Il le sait certainement et il doit en sourire ! Le pape François est clairement situé à « gauche » par un certain nombre d’observateurs. Imaginez François cherchant sa place dans les travées de la chambre des députés ! Quelle que soit sa position par rapport au perchoir, elle serait certainement la plus exposée aux flatteries assassines, aux coups bas, aux critiques venues de droite, de gauche, du centre et des extrêmes. Il ferait pour une fois l’unanimité de l’hémicycle contre lui malgré son drapeau blanc déployé ! Trêve de plaisanterie ! Quand cesserons-nous de « latéraliser » toute position ou d’encadrer systématiquement tout interlocuteur dans une posture dont il ne pourra pas se défaire quelque soit le sujet abordé : « Tu dis ça parce que tu es de droite ! » Fin de tout dialogue possible ! Parlons rugby !
Si les écrits de la deuxième Alliance avaient été rédigés par des journalistes français, Matthieu et Jacques qui ne voulaient pas « casser la baraque » de la tradition juive se seraient retrouvés à droite. Jésus et Paul auraient été jugés comme de dangereux gauchistes révolutionnaires. Pierre, de par son rôle de responsable, se serait assis au centre en position d’équilibre instable. Quant à Jean, le mystique inclassable, il aurait bien trouvé sa « demeure » n’importe où, pourvu qu’il soit près du Seigneur. Lisant le monde à travers des lunettes faussées par le prisme de la politique, ces chroniqueurs, auraient-ils pu s’apercevoir, que Jésus n’a fini ni à droite ni à gauche mais « en haut » sur la croix ? Que Paul ne cessait de scruter « la hauteur, la longueur, la largeur, la profondeur » de l’amour de Dieu ? Et que beaucoup d’autres tombèrent tout « en bas » sur une terre ensanglantée par leur martyre ?
Le Pape essaie de nous rappeler simplement les exigences de l’Evangile. Qu’on les enveloppe dans des volutes d’encens ou qu’on les affiche dans des manifestations bruyantes, elles nous gênent tous aux entournures. St Jean Chrysostome au 4ème siècle avertissait déjà : « Commence par rassasier l’affamé et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel ». En termes de popularité, François sera toujours perdant ! Il n’est pas à gauche, il est au cœur de notre monde et au cœur de Dieu!
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