28 mars 2024

« Il poussa un grand cri et expira ». Victoire de la mort ?

Dans son roman très politique (1), Gaspard Koenig nous conte l’épopée des vers de terre, ces industriels de l’humus desquels les humains devraient s’inspirer s’ils veulent entrer dans l’éternité de la nature. Son héros, Arthur, va vouer sa vie et sa mort aux lombrics et à leurs milliards de cousins.
 
Quand la question des fins dernières s’invite dans la conversation, une majorité de nos contemporains avouent ne pas croire en Dieu mais plutôt « en la vie ». Quelle vie ?

Des scientifiques sérieux nous prédisent la fin inexorable de la planète-terre quand nous aurons épuisé toutes ses ressources et empoisonné les océans, berceaux de la vie. Quelques milliardaires n’hésitent pas, d’ailleurs, à préparer leur résidence principale sur Mars, seul moyen pensent-ils d’échapper à l’extinction générale programmée. D’autres préfèrent « profiter pleinement de la vie, la mordre à pleines dents », ignorant qu’à trop la mordre, ils la tuent. Quelques-uns, adeptes du « tout bio », font ce qu’ils peuvent pour retarder l’échéance mais de toutes les façons, un jour où l’autre, la vie se fracassera sur la mort car elle n’a pas d’autre alternative! Mais alors, comment imaginer qu’elle ait pu apparaître dans le seul but de disparaître ?
Existe-il un autre destin que celui de la fuite dans le cosmos ou dans les galeries du ver de terre ?

Jésus qui s’est dit fils du Dieu Vivant est venu renverser le cycle de la vie pour la mort. Avec Lui, plus besoin de transformer la planète en un immense supermarché qu’il faudrait goulûment dévorer au risque de l’épuiser, ni en champ de guerre pour défendre ou augmenter sa part. Avec lui, nous sommes déjà  comblés de l’essentiel : L’Esprit Saint, reçu au baptême et entretenu par la prière et les sacrements. Cette vie nouvelle dans l’Esprit, Il nous l’offre gratuitement pour la partager à pleines mains dans la joie d’une existence déjà éternelle !
Aujourd’hui encore, ce Vendredi Saint, Jésus,  à Gaza, en Ukraine et dans bien d’autres conflits oubliés, pousse un grand cri : « Ne donnez pas raison à la mort mais à la Vie, celle que je vous donne en abondance » !
 
(1) Gaspard Koenig « Humus » ed de l’observatoire

13 mars 2024

Sur le chemin de Saint Jacques…retours de bâton.


 Quand Olivier Robinet est venu me surprendre sur le mur de galets où, platement suspendu
je passe ma retraite, de vieux souvenirs ont réveillé ma branche raide. Comme tu le vois -permets-moi de te tutoyer comme le ferait un grand-père - je ne suis qu’un bout de bois
taillé dans un humble mais robuste noisetier. J’étais un habitué des sous bois obscurs qui sentent bon le chèvrefeuille et des sentiers de montagne qui, en interminables lacets, vous mènent au sommet.
Quelle mouche m’a piqué pour avoir accepté de partir vers le champ de l’étoile ? Certes, Félix Leclerc chantait encore « Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé ». Raymond Fau, le troubadour de l’Aubrac, entonnait dans ses veillées autour du feu son « Je vais à Santiago».
Il y allait en chantant et presque en sautillant « avec rien d’autre dans le sac que mes prières ». Les journalistes Barret et Gurgand n’avaient pas encore publié leur « Priez pour nous à Compostelle » qui a déclenché un torrent de pèlerins venu grossir le gave de Navarrenx et s’ébrouer aux pieds des remparts de la cité.
Tu l’as deviné. C’était il y a longtemps, très longtemps. Il y a plus de 50 ans. Me voilà parti avec mes trois compagnons bipèdes. El camino n’était pas tracé, aucune étape réservée, aucun précieux guide, aucune credencial, personne ou presque sur la route. Il fallait s’en remettre à la bonne volonté des villageois rencontrés pour nous indiquer « el real camino », à notre toile de tente pour nous abriter et aux trigales, ces aires de battage du blé, pour passer la nuit dans la paille.
Si Olivier Robinet nous avait suivis à cette époque là, il aurait saisi dans son objectif beaucoup de regards étonnés dont quelques-uns, parfois un peu dédaigneux pour ces jeunes vagabonds désœuvrés. L’attrait touristique et économique du pèlerinage n’était pas encore entré en jeu. Mais au seul énoncé de « Santiago », les yeux s’écarquillaient et devenaient admiratifs pour ces jeunes français audacieux.
Quand le photographe a déroulé devant moi l’immense fresque de ces 1200 pèlerins rencontrés au hasard des rues et des recoins d’un des « plus beaux villages de France », j’ai cru que j’étais entré dans la « cité du sourire », à l’instar de la « cité de la joie » magnifiant la joyeuse charité à l’œuvre dans les slums de Calcutta.


Pourquoi cette guirlande de sourires lumineux sous les couvre-chefs les plus variés souvent ruisselants de pluie ? Parce que tous ces porteurs de bâton sont en quête de l’essentiel et qu’ils se trouvent sur la bonne voie. Rien à voir avec ces sourires commandés sur ordre du photographe. Ceux-ci sont lumineux car ils remontent d’un feu intérieur.
Il y a deux chemins. Le premier : celui qui enchante le marcheur du matin prêt à de nouvelles aventures et qui, le soir, a endolori les pieds et scié les épaules sous le poids du sac à dos. C’est le chemin de tous. Mais, bientôt, le défi physique rentre dans la routine quotidienne et le but du voyage n’est plus une obsession. Alors, quand tu te rends compte que l’important n’est pas d’arriver mais de marcher dans un provisoire qui ne s’achève jamais, tu entames un deuxième voyage. Celui-ci est un chemin unique, il t’appartient en propre. Abraham, grand caravanier devant l’Eternel, est parti sans savoir où il allait et l’on dit qu’il allait « vers lui », à la recherche de son propre mystère ! Toi aussi, tu vas vers un
« moi » que tu ne connais pas encore et qui se révèle plus vrai que nature. Tu t‘en réjouis et
tu as raison !
Le pèlerinage s’accomplit chaque jour, à chaque pas. Caminante son tus huellas el camino y nada màs…el camino se hace al andar… » « Pèlerin, le chemin se fait en marchant » constate le poète A. Machado.
Les paléontologues nous ont dit que le passage de l’animalité à l’humanité se vérifiait quand les morts avaient reçu l’hommage de quelques rites. Ils nous ont dit aussi que la station debout donnait un net avantage sur les compagnons à quatre pattes car la vision en hauteur permettait de se préparer à fuir ou à rencontrer. Moi, je te dis que le sourire du bipède désarmé est le signe le plus évident de l’humanité. Sur le chemin, allégé de tous les carcans de ta vie quotidienne, tu n’offres aucun signe de reconnaissance de ta profession, de ton rang social, de ta spécialité reconnue. Tu n’as qu’un sourire à offrir au passant que tu croises.
Et lui, malgré ses soucis ou son chagrin, te le rendra et se surprendra à offrir un peu d’humanité à un inconnu. Alors qu’il commençait sa journée avec un visage renfrogné, il se mettra au travail en annonçant à ses collègues : « Miracle, ce matin j’ai vu un être humain ! »
Ce chemin est un berceau d’humanité par lequel tu deviens toi-même avec les autres et parfois grâce à eux.
Dans 50 ans, quand les historiens et les sociologues feront l’analyse de ce phénomène de transhumance qui a saisi, dans la moitié du 20ème siècle, des centaines de milliers d’Européens, sans oublier les japonais et autres américains, ils feuillèteront l’ouvrage du portraitiste navarrais et se poseront une question : Comment dans une période aussi sombre, aussi tourmentée, aussi menacée par toutes sortes de déséquilibres politiques et climatiques, un flot de marcheurs pouvait-il se lever tous les matins, le sourire aux lèvres ? Il faut croire, se diront-ils, que cet élan prend sa source aux origines de l’humanité et qu’il enjambera sa mort. Cette marche terrestre est inscrite sur une carte céleste !

Un jour, devenu toi-même un vieux pèlerin, tu te surprendras à chantonner l’ancien negro spiritual :
« Vieux pèlerin qui vagabonde.
Je suis partout un étranger.
Mais je suis sûr qu’en l’autre monde.
Dieu va m’offrir où me loger.
Je vais là-bas revoir mon père.
Fini pour moi de cheminer.
A l’autre bord de la rivière.
Maison à moi, je vais trouver. .. »


NB. Olivier Robinet et moi-même avons une dernière recommandation à te faire : avec ton sourire, garde ton bâton. Quand tu auras atteint un âge certain, il reprendra volontiers du service pour t’aider à supporter le poids des ans accumulés et pour te remémorer tant et tant de souvenirs enfouis dans ta grotte secrète. ULTREIA!


SANTIAGO

Sacrifice

A la faveur d’une révision de la traduction des textes liturgiques, ce mot est revenu plusieurs fois dans les prières de la messe. Les vieilles générations qui, dans leur enfance, devaient cocher sur papier, lors du carême, le sacrifice quotidien d’une friandise ou d’une jalousie n’ont pas un excellent souvenir de ce vocable ! Le sacrifice qui « fait le sacré ou rend sacré » revêt une signification plus vaste que le sacrifice-privation.

 Si l’on fait l’archéologie de ce terme, on s’aperçoit d’abord qu’il existe dans toutes les religions. Le premier testament en fait presqu’un réflexe dès que le croyant veut remercier Dieu, renouveler son alliance avec Lui ou obtenir un bienfait de sa part. Les sacrifices sanglants de bétail renvoyaient à la civilisation des pasteurs, tandis que l’offrande d’une part de récolte rappelait l’apparition de l’agriculture. Tout un rituel allant de l’holocauste consumé en totalité par le feu reçu du ciel au sacrifice de communion, partagé entre Dieu, les prêtres et les fidèles, nécessitait un commerce établi aux abords du Temple de Jérusalem. Ce marché donna l’occasion à Jésus de se présenter  comme celui qui venait réaliser la prophétie de Zacharie annonçant le temps messianique.
 
Il était précisé dans la Loi juive que tout premier né devait être consacré au Seigneur. Le  sacrifice d’Isaac, remplacé par celui du bélier, relève de cette antique observance souvent partagée par les païens. Les premières gerbes entraient aussi dans ce système sacrificiel. Par l’offrande de tout premier né qui « ouvrait le sein maternel », et par la non-consommation du sang, principe de vie, l’homme rendait pour ainsi dire à Dieu la clé qui ouvrait la porte de la mort sur la vie afin de maintenir l’acte créateur en état de se perpétuer. Par ce  geste l’homme signifiait aussi qu’il ne devait pas épuiser l’œuvre créatrice de Dieu et lui laisser une chance de se renouveler. Le Seigneur était sensé répondre à ces multiples sacrifices par les gratifications souhaitées, toutes orientées vers une vie meilleure, allant d’une victoire sur l’ennemi à la fécondité de la moisson. Lorsque le peuple fut déporté loin de son temple, il fallut lui trouver des substituts. Le « sacrifice des lèvres » c’est-à-dire la prière et l’aumône remplacèrent le cérémonial du temple. « C’est l’amour que je veux et non les sacrifices » osa même suggérer Dieu. (Osée 6,6)


Lors de la cène célébrée dans le contexte pascal où un agneau par famille était sacrifié, Jésus  semble avoir privilégié l’offrande végétale du pain et du vin comme symboles essentiels de sa vie offerte (corps livré, sang versé) et partagée (prenez et mangez) récapitulant et remplaçant ainsi tous les sacrifices antérieurs.
Lorsqu’à la suite de Jésus, le prêtre, au moment de l’offertoire, présente le pain et le vin ne rejoint-il pas, au-delà du repas pascal, ce réflexe antique du « sacrifice-échange » qui rend à Dieu  une part de ce qu’il nous donne? Avec le pain et le vin c’est tout l’univers qui est intégré à l’offrande eucharistique et c’est la création nouvelle qui nous est rendue dans le pain eucharistique, sacrement du Christ ressuscité. Au lieu de recevoir prospérité, victoire, santé, longue vie ou richesse, l’homme va accueillir la seule richesse qui compte : la Vie ressuscitée du Christ dans l’Esprit Saint.
 

L’offertoire et le geste de la quête, appelée bien justement « offrande », mériteraient de ne pas être escamotés pour être replacés dans leur signification entière.

Nouvelles tendances


 « Nombreux sont ceux qui inventent les choses pour la deuxième fois » ! En effet, vieillir permet de retrouver sous la bannière de la nouveauté des comportements ou des modes qui ont déjà fleuri dans le passé. Ainsi en va-t-il des relations incestueuses entre la politique et la religion. Soucieux de l’évangélisation des masses, des chrétiens dits de gauche, se sont jetés, autour des années 70, dans la gueule de l’idole marxiste et se sont agenouillés devant Marx dont ils n’avaient lu que quelques morceaux choisis. Accusés de galvauder la doctrine pour la mettre à la portée du peuple, on les disait pollués par ce Concile honni qui avait ouvert les vannes à ce que la modernité charriait de plus détestable : le respect de la conscience personnelle ! 


Et voilà qu’un demi siècle plus tard, bien formatés par les adeptes d’une « herméneutique de la continuité » (1), les fils et petits fils des nostalgiques de la « chrétienté » (2) retrouvent les délices d’une alliance  souhaitée entre la politique et la religion. Mais entendons-nous bien ! Il s’agit maintenant d’une « bonne politique », celle qui flirte avec les théories de l’extrême droite et qui va chercher ses références dans la sainte et radieuse Russie. Autrefois, la doctrine était lyophilisée  au nom de l’évangélisation. Aujourd’hui, elle est rappelée  sans fioritures au nom de la tradition. Sauf qu’aujourd’hui comme autrefois,  se cache sous ces comportements, soi-disant nouveaux, une stratégie politique qui laisse croire que, lorsque les lois auront changé, les hommes n’auront plus de mal à croire. Le discours est d’autant plus séduisant qu’il se situe au confluent de deux courants. Le premier est suscité par la peur des anciens qui perdent les références de leur vieux monde. Le second est alimenté par l’enthousiasme des jeunes qui croient découvrir un monde nouveau et qui n’ont pas le recul nécessaire pour repérer la redite.  


Si un régime politique suffisait à « faire chrétiens nos frères » cela se saurait depuis 2000 ans que l’évangile coule dans l’histoire des hommes ! Les tenants d’une Eglise nouvelle  qui érigerait une sainte alliance avec le pouvoir politique devraient se poser la question suivante : Pourquoi la « chrétienté » n’a-t-elle pas résisté aux assauts du temps si elle était le régime idéal ? Décidemment, le règne de Dieu est bien comme un « ferment dans la pâte » ! Voilà pourquoi Jésus n’a pas voulu partager le pouvoir du Temple et de la Torah, voilà pourquoi Il n’a voulu renverser ni Hérode ni César et s’est tenu à distance des révolutionnaires de son époque.

Autre nouveauté : le retour du matérialisme !
Il se trouve que sous le prétexte du respect du sacré, des espaces cultuels sont interdits - surtout aux femmes- et que l’on recommande fortement la communion sur la langue plutôt que dans la main.  Une femme ne peut pas monter dans le chœur d’une église pendant la messe mais elle peut le faire pour aller dans la sacristie s’occuper d’alimenter l’encensoir lors des obsèques ! Où est l’erreur ?
Question : Pourquoi la bouche serait-elle  plus digne que la main ? N’est-elle pas l’instrument de toutes les délations, de tous les mensonges, des médisances et des calomnies, des jugements assassins et des suspicions venimeuses ? Et, si l’on peut se permettre une remarque lourdement triviale, s’est-on  demandé dans quel endroit décent aboutit la sainte hostie après son passage dans l’estomac et les intestins? Alors, pourquoi la main serait-elle plus impure que la langue ?
Chacun est bien d’accord pour accorder un immense respect au pain et au vin eucharistiques mais pourquoi  « chosifier » le sacré dans des espaces, des gestes et des temps ? Pourquoi les « calices tulipes » dorés seraient-ils plus dignes que des vases moulés dans l’argile par les mains de l’homme ? Le vieux catéchisme nous disait que Dieu est partout. Donc le sacré est partout dans la mesure où la création reflète sa présence. Il y a des matérialistes du sacré qui se permettent de mettre la présence ou l’absence de Dieu entre les mains de leur pouvoir ! Assigner Dieu à sa place et l’homme à la sienne, ceci non plus n’est pas nouveau bien qu’incroyable !!


    (1) Une interprétation dans la ligne des précédents Conciles
    (2) Entendue comme un ensemble de peuples, y compris le pouvoir politique, partageant la culture chrétienne.

01 mars 2024

Adieu paysan !


Comme tout bon béarnais qui se respecte, Pierre n’enlevait son béret que devant Dieu. Mais quel Dieu occupait ses pensées et ses prières ?
Dieu créateur était le plus facile à reconnaître pour un enfant de l’ancien monde, familier des mystères de la nature et de sa beauté. Dieu était maître du temps et de l’espace. L’angélus quotidien et les croix des carrefours apposaient  sa signature dans le paysage.
La loi de ce Dieu, résumée dans les dix commandements, étayait les consciences et empêchait les débordements néfastes à la vie en société.  
Puis, quand la terre ne répondait plus aux attentes des hommes, quand les éléments se déchaînaient, on se souvenait qu’une vie bienheureuse nous attendait, après la mort, dans le paradis. Tel était le Dieu de l’enfance de Pierre.


Mais, dans les années 50 de l’autre siècle, les hommes ne voulurent plus attendre l’au-delà pour être heureux et demandèrent à la terre, grâce à la machine et à la chimie, de se soumettre à leurs désirs. Pierre devint alors agriculteur sans cesser, cependant, d’être paysan dans l’âme. Il n’abandonna pas le Dieu créateur mais en ouvrant l’Evangile, il se souvint que la vie éternelle, selon Jésus, commençait ici bas. Il s’engagea avec la JAC (la jeunesse agricole catholique) à rendre le monde plus humain et plus juste. Ceci l’amena à prendre de nombreuses responsabilités dont celle de maire de sa commune pendant 37 ans.


Grisé  par ses succès l’homme des champs en a conclu, un peu vite, que le Dieu créateur, le Dieu du permis et du défendu, celui du paradis n’étaient plus utiles à notre société marchande. Mais comme l’homme a besoin d’un Dieu, sans se faire prier, il prit sa place. Aujourd’hui, il déchante car il a créé, lui-même, les limites qui l’enferment et qui obturent son horizon. La crise et les secousses actuelles révèlent le mal-être des campagnes.


Ce mal a des racines profondes. L’être humain a voulu singer ce Dieu tout puissant auquel il croyait en oubliant que le Dieu de Jésus Christ est avant tout Père. Un père qui a la faiblesse de nous aimer à sa mesure c’est-à-dire infiniment, jusqu’au pardon. 


Pierre savait que la solution au désespoir de l’homme actuel, paysan ou citadin, n’est pas seulement économique, sociale ou politique. Elle est avant tout religieuse. Elle est dans une alliance renouvelée entre les fils que nous sommes et ce Père à qui nous devons tout. Elle est dans une vie à partager entre frères retrouvés. Adieu, paysan !

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.