10 mars 2022

Filtrée, manipulée, fragmentée, la vérité explose

 



 Un serpent s’immisce dans le dialogue entre Dieu et les humains dès le récit du livre de la Genèse. La tradition chrétienne y a reconnu la préfiguration de Satan. Cette intrusion est lourde de sens. Elle nous rappelle que l’existence de cette puissance maléfique fait partie de la création, qu’elle est antérieure à l’homme et que celui-ci n’est donc pas la seule source du mal et du malheur qui collent à la condition humaine. En effet, si l’être humain avait été totalement responsable du péché et de ses conséquences, il aurait pu être, seul, l’agent de son propre salut. Or, il a fallu que le Père intervienne dans la personne du Fils qui désignera Satan comme son adversaire direct. Faut-il en penser que l’homme est placé dès le départ dans une situation de tentation qui le dépasse, où le mal peut prendre les apparences du bien et la recherche de soi celles de l’amour ? La stratégie de celui que l’on nomme le « jaloux », le « tortueux », le « trompeur », « le menteur » (il a tous les noms car il est « légion »), commence par amplifier l’interdit de Dieu qui consistait à ne pas manger d’un seul arbre du jardin. « Dieu a dit vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin… », susurre le serpent. Ordre impossible à respecter en régime végétarien comme c’était le cas. « Faux ! » aurait dû répondre Adam. Mais quand le « malin » lui fait miroiter qu’il pourrait en outre accéder à la divinité,  la vérité ainsi travestie fait chuter l’homme dans la désobéissance. 


« Les puissances du mal » comme les appelait l’apôtre Paul, ne sont pas mortes. N’a-t-on pas assisté à une magistrale manipulation de la vérité historique au profit d’une rancœur recuite depuis plus de trente ans et d’une revanche longuement préparée par le Sphinx impassible de Moscou? 


De la désobéissance première est né le meurtre. Caïn tua Abel. De la vérité imposée par le Tsar de toutes les Russies est née la guerre. Il reste à souhaiter ce qui advient à tous les grands empires : l’effritement par les bordures ou le pourrissement par le centre. Les petits enfants qui marchent accrochés aux valises de leurs parents vers une lointaine frontière s’en souviendront…En attendant, la prière s’impose pour que Vérité et Liberté se rejoignent.


2 commentaires:

Annie a dit…

Merci beaucoup ! Le combat spirituel est bien difficile...

Unknown a dit…

L'éternel mystère du mal ...
Pourquoi ? Personne n'a encore la reponse. Jésus Christ lui même a lancé ce cri de désespoir " Pourquoi m'as tu abandonné ? " Mais ...la résurrection de Jésus illumine l'horizon.

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.