Merci Thomas !
« Donne-nous un signe venant du ciel… »
« Donne-nous un signe venant du ciel… »
Eternelle réclamation
des croyants hésitants que nous sommes. Comme en matière de Foi nous ne pouvons
pas compter sur l’évidence, nous cherchons des signes. D’ailleurs, dans le
domaine économique ou politique, nous procédons de la même façon : nous
attendons les « signes de la reprise » ou les « frémissements de l’opinion
publique. »
Jésus a été tenté
d’exploiter le filon du sensationnel ( Jette-toi du temple ), de l’utilitaire (
Fais du pain avec les pierres ) et du pouvoir (Tous les royaumes, je te les
donne.) Bref, des signes qui parlent à ceux qui n’entendent pas ou qui
n’attendent rien.
Dans ce genre de
tentations, l’Eglise n’a pas été en reste. Elle a souvent étendu son pouvoir,
au cours de l’histoire, en palliant les déficiences de l’autorité civile. Elle
a brillé par les lettres et les arts et par
la transmission du savoir. Elle a usé de son influence en croyant servir
: l’évangélisation adoptait les moyens et les mœurs de l’époque sans trop y regarder
de près… Mais seuls ceux qui n’ont pas de mains les ont pures !
En ces temps de
contestation de toutes les religions, je me surprends à me réjouir lorsqu’un de
ces « bien pensants » qui n’a de savoir que sa suffisance se fait « clouer le
bec » par un historien croyant et compétent. Il en existe ! Et lorsqu’on se
plaît à dénigrer l’action des chrétiens, j’évoque quelques grands noms,
plébiscités par l’opinion publique, et officiellement reconnus sur les champs
d’honneur de notre République. Et si cela
ne suffit pas, je cite la lettre cinglante que Mauriac écrivit à Gide pour lui
rappeler que cracher sur l’Eglise consistait aussi à insulter la petite religieuse soignante qui
viendrait veiller sur son agonie, car à cette époque-là, les religieuses faisaient
partie du personnel hospitalier.
Mais ces concours de «
biendisance » ou de bienfaisance me laissent un arrière-goût d’inadéquat. Alors
le Thomas qui sommeille en moi se réveille et me dit :
« Te souviens-tu quand
je cherchais un signe indubitable de croire en Lui ? Il est venu à moi et m’a
donné à voir et à toucher ses cicatrices de crucifié, les blessures de son
Amour. Ne cherche pas, poursuit Thomas, à convaincre l’autre par tes
diplômes, ta compétence, ton autorité, par tes décorations ou tes
démonstrations. Tout cela n’est que miroir de toi-même et fait écran à l’Autre. Ton cœur blessé et ouvert par l’Amour du
Père, tes mains clouées à celles de tes frères, tes pieds liés à la condition
humaine, suffiront à ceux dont tu seras assez proche pour qu’ils puissent Le voir et Le toucher. Seules ta fragilité et
ta vulnérabilité sont perméables à Dieu et seules tes blessures le laissent
transparaître. »
2 commentaires:
Merci: luc de Rivoyre
100% d'accord.
Ta plume guidée par l'Esprit nous éclaire et nous réconforte.
Merci Jean
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