22 septembre 2025

Boomer or not boomer !

 

 Il existe encore,  en France, quelques spécimens d’êtres humains qui échappent à la définition du « boomer » parce que nés un peu avant 1945. Ceux-ci étaient, par contre, en pleine possession de leurs moyens en 1975 selon les dates officielles du début et de la fin de cette « maladie », communiquées aimablement par Google. Ces individus peuvent effectivement mesurer la chance qu’ils ont eu de voir labourer les champs grâce à la traction animale, d’aller tous les jours chercher l’eau potable à la fontaine, d’accompagner leur mère au lavoir du village en poussant une brouette, de bénéficier de l’école publique « dès » l’âge de cinq ans, d’aller servir la messe au curé avant l’entrée en classe, d’enlever le béret en se mettant en rang et de clamer un sonore « Bonjour Monsieur » à l’adresse de l’instituteur qui les attendaient de pied ferme après avoir mis en place le programme de six niveaux de cours à l’aide de somptueux moyens pédagogiques : trois cartes de géographie, un poêle à bois pour réchauffer l’atmosphère allumé et alimenté par les élèves désignés, un tableau noir avec chiffon adapté et enfin un globe terrestre en couleurs. Comment ces futurs boomers ont-ils pu dans ces conditions fastueuses apprendre à lire, écrire et compter correctement ? Cela, aujourd’hui, paraît relever du miracle ! Sauf qu’additions et soustractions préparaient le futur travailleur à gérer son salaire en « bon père de famille ». Bénéficiant plus tard des 30 glorieuses et mesurant l’écart entre le niveau de vie de son enfance et celui de sa vie adulte, il s’estimerait chanceux de connaître les avancées économiques et sociales de l’Etat providence. 
Alors, oui ces femmes et ces hommes ont eu une vie riche ! Car outre l’instruction, ils ont eu droit tous les matins à une sentence de « morale », déclinée sur le tableau républicain et répétée en chœur comme le ciment d’une vie en société espérée sans violences et sans outrances. Le jeudi, l’Eglise prenait le relai en donnant au précepte humain le sceau du divin.
Nostalgie sénile d’une époque qui maintenait le citoyen dans un stade infantile! Stigmatisation outrancière des difficultés du présent ! Simplification outrageuse d’une analyse erronée ! 
Bref, que le dit boomer se réjouisse d’avoir appris à serrer les dents et les poings ou d’avoir profité du progrès qu’il a su gérer avec modération, on ne lui pardonnera rien. Sauf si, victime lui aussi de la facilité, il délie sa bourse et qu’il aide généreusement ses petits enfants ! Merci grand-mère ou grand-père ! 


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