01 août 2024

JO 2024


Pas moyen d’échapper à la JO-mania ! Attention, pénurie de superlatifs en vue !! Le vieux « français moyen » (très moyen en sport et en art moderne), ayant vécu une grande partie de sa vie dans le siècle précédent et donc dans un autre monde, a voulu s’offrir la féérie télévisée de la soirée inaugurale  des jeux olympiques.  Il a amplement apprécié ce voyage dans Paris sublimé et illuminé, s’est esbaudi des prouesses pyrotechniques réalisées et de l’agencement sans faille du spectacle fluvial.

 Avec un peu de recul, il ne parvient pas cependant à chasser sa première impression. Tout d’abord, l’envahissement d’un pseudo art africain qui veut refléter les tendances de notre culture contemporaine au point que la timide bourrée auvergnate  paraissait, sur la marge, totalement exotique. Oui, la France conjugue, aujourd’hui, les contorsions  des divas dorées et la rigueur de la garde républicaine qui essayait malgré tout d’emprunter le rythme imposé. L’écran donnait à voir une France devenue un éclatant  bouillon de cultures. Encore faut-il qu’il soit buvable et nourrissant, se demandait l’ancien ébahi! Il ne pouvait pas s’empêcher, encore, de constater que ce broyage intentionnel des codes habituels  était, en fait, très « parisien » et devait laisser indifférente une majorité de Français, si tant est que ceux-ci aient pu saisir tous les subtils messages distillés le long du fleuve. Un tableau a semble-t-il suscité l’ire d’une partie de l’opinion : le plagiat de la Cène du Christ, œuvre de Léonard de Vinci. Qui, dans son canton, peuplé encore de Français, (bien que moyens), a saisi sur le moment l’allusion christique et s’est offusqué de ce blasphème ? « Ignares indécrottables » persiffleront les amis des arts crus,  « intellos-bobos parisiens »  répondront les crottés! Par contre,  le vieux bougon est certain que tous garderont en mémoire ce défilé joyeux des bateaux, cette Marseillaise lancée de la margelle du pont, ce cheval et cette cavalière galopant sur les eaux (que, bizarrement, personne n’a confondu avec Jésus marchant sur le lac), cette flamme olympique s’élevant au-dessus de la capitale et cette ferveur des privilégiés quoique bien mouillés d’une soirée inoubliable !

 Quant à la suite, elle nous dira s’il reste encore des « français moyens » tant ces athlètes hors normes, ces artistes vibrionnants et ce public en délire qui nous sont donnés tous les jours en spectacle planent au-dessus de la plèbe médusée. Peut-être s’en trouvera-t-il un dans le nombre qui se contentera de glaner la médaille de l’hôtel Matignon!! 

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