12 septembre 2022

Livres pour une rentrée

 

 « Vivre avec nos morts » tel le titre de l’ouvrage de Delphine Horvilleur, paru chez Grasset qui paradoxalement se termine par ces mots : « A la vie ! ». 


L’auteure, une des rares « femme rabbin » exerçant en France, nous fait part de son expérience de l’accompagnement des personnes en deuil. Elle aborde tous les sujets qui concernent la mort à l’aide de la tradition juive qui s’avère plurielle dans ce domaine comme dans d’autres. 


Ceux et celles qui lisent l’Evangile en replaçant son écriture dans le contexte culturel de l’époque trouveront matière à jeter des ponts entre les commentaires successifs des rabbins contemporains des premiers chrétiens et le récit de la vie et des paroles de Jésus. Ils comprendront par exemple d’où vient la réflexion de celui qu’on appelait parfois « Rabbi » lorsqu’il affirmait que « pas un iota, pas un trait de l’Ecriture ne disparaîtront de la Loi. »


Ils pourront aussi mesurer l’écart entre l’interprétation juive de la Loi qui permet la coexistence de nombreuses versions de la vérité et celle de Jésus qui s’inscrit dans l’acte suprême de sa mort et de sa résurrection, ouvrant ainsi à la révélation impensable d’un Dieu qui se fait l’un de nous. 


Vers la fin de l’ouvrage, l’auteure aborde l’idée de résurrection qui s’apparenterait plutôt à une survivance. Quoiqu’il en soit des différentes théologies, nous pouvons retenir une grande leçon de ce livre : l’humilité et la délicatesse indispensables à tous ceux qui abordent les endeuillés dans l’épreuve de la séparation et du mystère de l’au-delà. 


Un autre livre plus court, mais pas plus léger : « Le très-vif »  de Jérôme Ternynk, prêtre de la congrégation de St Jean, chez Salvator. L’auteur se met dans la peau de Cléophas, l’un des disciples d’Emmaüs. Il nous fait passer par tous les doutes et toutes les espérances de ce disciple qui attend, tous les soirs de la semaine qui suit la résurrection, la venue inopinée du maître.

 
Que sera le Royaume annoncé et promis ? Il attend une réponse. Elle ne viendra pas. Simplement l’Esprit se manifestera et l’engagera, lui et ses amis, sur le même chemin que celui qu’ils appelleront désormais le Fils du Père. 


Une méditation stimulante et profonde à reprendre à petites doses au temps pascal ou autour du repas eucharistique.

 

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