03 décembre 2020

Nous sommes cette Eglise…


 …qui patiemment et parfois brutalement a étendu sur les peuples de la terre son blanc manteau protecteur, alourdi au fil des temps de pierreries étincelantes, brodé d’écussons et d’armoiries chatoyantes glanés au cours de sa très longue histoire. Partout les cloches tintaient à l’heure de la prière, partout les humbles clochers et les fières cathédrales pointaient leurs flèches vers le ciel, partout la croix rappelait le Chemin, la Vérité et la Vie. Au point que notre Eglise s’était prise à rêver d’un monastère planétaire réglé au rythme minimum des angélus qui répandaient trois fois par jour un peu de ciel sur la terre des labours et des moissons.


Trop occupée à étaler son voile blanc jusqu’aux extrémités de la terre et trop assurée de la puissance de la grâce, notre Eglise a également recouvert d’un jute de silence immondices et turpitudes répugnantes. Elle a cédé elle-même à l’impunité du sacré et le voile blanc en a été gravement souillé. Il a fallu le courage de quelques-uns pour le soulever et mettre au grand jour ses complicités et son péché. Désormais, un châle de soupçon pèse sur ses épaules et brouille ses paroles.


A l’occasion du retour des grandes peurs pandémiques et de la suspicion généralisée qui sont venus « alimenter » un jeûne eucharistique imposé, l’heure est venue pour elle de retirer sa robe de noce fanée et salie, de quitter ses tenues d’apparat, de se glisser sous la bure grossière des anonymes, le sac et la cendre des pénitents. Sans toutefois souffler la flamme qui la fait vivre et laisser rassir le pain qui la nourrit. Après le temps du deuil et des larmes viendra celui de l’eau vive et rafraîchissante d’un  baptême renouvelé. Elle pourra, alors, enfiler l’aube légère d’une renaissance attendue.


Nous sommes cette Eglise hors les murs qui se retrouve en une multitude de cellules vivantes et priantes, qui laisse ses cris et sa sourde rumeur se répandre sur les pages de l’internet, qui clame son désir de revêtir « l’homme nouveau », qui demande à l’Esprit un souffle neuf. Sera-t-elle entendue ? Nous sommes cette Eglise qui ne désespère jamais car Il est venu et Il viendra…




1 commentaire:

Chris a dit…

Et si la dévotion â la Miséricorde divine était la réponse et la solution pronée par Jésus pour notre époque ? Devant l’inefficacité de l’Eglise il a pris les choses en main en fait de tout croyant son porte parole voire même ceux qui ne le sont pas mais qui agissent conformément à son ordre de mission : agir pour son prochain ... Pour cela il n’y a pas d’obligation d’être estampillé chrétien... le XXI e siècle se retrouve à travers tous les défenseurs de la Création et l’Eglise a un boulevard devant elle si elle arrive à s’émanciper de son entre-soi . Toucher les périphéries... sans exiger d’elles qu’elles se convertissent et fédérer le maximum de personnes sur cet objectif de prendre en considération son prochain ... pour vivre mieux tous sur cette terre ... !

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.