29 août 2019

Planche de surf ou scaphandre pour mer agitée



La période estivale est toujours propice à une évangélisation qui se greffe sur l’événementiel. Les paroisses rivalisent d’initiatives pour s’inscrire dans les manifestations offertes à une population avide de festivités afin que la dimension religieuse  des divers concerts, des nuits du patrimoine, des fêtes de village ou de la mer, ne passe pas aux oubliettes. Mention spéciale pour l’organisation de séries de conférences aux thèmes accrocheurs qui peuvent élever un  peu le débat des « apéros-dinatoires ». Ce souci est particulièrement porté par la « Pastorale des réalités du tourisme et des loisirs » organisme officiel de l’Eglise de France.

Ce genre d’évangélisation qui saute sur l’occasion, a tendance à se développer tout au long de l’année. L’Eglise ayant du mal à rassembler les foules, essaie, à la manière des surfeurs, de prendre les vagues au vol telles qu’elle se présentent. Ainsi les inaugurations, les commémorations, le souvenir de Johnny Halliday, les transhumances, les rassemblements de gilets jaunes ont droit, pêle-mêle, à une bénédiction généreuse ou à l’ouverture des églises locales comme pour inoculer une dose de sacré dans ces activités profanes. Il convient de reconnaître à cette sorte d’ évangélisation « à l’occasion de » ou « au coup par coup » si ce n’est « au coup de pub ! » les qualités d’une attention sans cesse à l’affût et d’un sens de l’opportunisme assez développé.

Il ne faudrait pas, cependant, qu’elle remplace l’évangélisation des monotones marées quotidiennes. Celle-ci s’ancre sur une indispensable et solide formation qui pourra, justement, donner consistance et saveur à ce qui risquerait d’être un vernis tout aussi superficiel que spirituel. Tous les diocèses de France sont dotés d’un service de formation permanente des chrétiens. Sans ce travail indispensable, les flots les plus majestueux et enjôleurs finissent toujours en clapotis de rivage ou en embruns vaporeux!

Surfer sur les vagues d’une société fluide suppose équilibre aérien et légèreté de l’être. Rejoindre les courants de fond exige longue immersion et profonde respiration. Sans oublier, dans un cas comme dans l’autre, l’indispensable filin qui relie à l’élément stable…


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"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.