C’était la
fête de Dieu!
Le matin, une maigre assemblée dans une église trop grande.
Je remplace le curé et me présente comme roue de secours usagée. « Mais
heureusement que vous êtes là, qu’aurions nous fait ? » J’abandonne
mon homélie rédigée et j’improvise : « Que vous aurait répondu Jésus
qui aujourd’hui n’hésite pas à demander aux apôtres de nourrir 5 000
hommes avec cinq pains et deux poissons ? Il vous aurait peut-être
dit : « Débrouillez-vous ! Je vois parmi vous des
volontaires qui ont parfaitement préparé et animé cette messe, pourquoi n’en
trouveriez-vous pas pour être diacre et prêtre ? Relisez donc les
actes des Apôtres. La première communauté s’est bien organisée pour être mon
Saint Sacrement, mon signe visible et efficace pour le monde! ».
Eglise inquiète, en proie au doute.
L’après-midi, une communauté franciscaine se réunit chez
l’un d’entre eux. Mon vieil ami affaibli va prononcer ses vœux d’entrée dans la
famille de Saint François. Son épouse et ses filles l’entourent. Il se lève et
nous fait la relecture de l’histoire de sa vie qui l’amène à s’engager à suivre
l’Evangile dans l’humilité, la pauvreté et la prière. A la fin de son
témoignage, on aurait pu proclamer : « Parole de
Dieu ! ». Un testament en forme de projet. Larmes discrètes, communion
intense, célébration simple et joyeuse présidée par un frère franciscain,
buffet partagé et discussions d’actualité.
Eglise
rayonnante malgré l’épreuve.
Le soir, visite surprise chez un couple ami. C’est la fête
des mères. Les grands enfants sont là avec conjoints. Bébé Chloé fait les yeux
doux à l’arrière grand-mère et focalise l’attention de tous. Moment de grâce et
de bonheur. Le lendemain, je reçois un mot de son adorable
maman : « Je peux te dire que depuis un an, je remercie très
souvent ton Patron. Nous sommes très chanceux ! ».
Eglise bariolée, aux appartenances diverses
mais aimante.
Notre Pape exhorte les familles à être des « églises
domestiques » et l’Eglise à être « la famille des familles ». Il
nous appelle à la Joie de l’amour malgré et avec la paralysie du doute, le poids de l’épreuve, le risque
des tensions et la fugacité du bonheur.
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