Conversation pascale à la table des hôtes du monastère de Belloc: « Je suis revenue à la Foi grâce à mon fils ». Ce genre de réflexion met l’ancien monde sens dessus dessous et l’Eglise, elle-même, à l’envers ! Jusqu’ici, les parents se faisaient un devoir impérieux de transmettre, si ce n’est la foi, du moins une culture religieuse à leur enfant. Voilà que la transmission s’inverse ! Il est vrai qu’avec le règne de l’informatique les anciens ont pris l’habitude d’être « dépannés » par les plus jeunes.
En cette Pâque 2025, journaux, radios et revues frémissent en dévoilant des statistiques étonnantes. Plus de dix mille jeunes et adultes demandent le baptême en France ! Chacun y va de son analyse éclairée: quête de radicalité, mimétisme de l’Islam et du ramadan, succès des jeunes influenceurs ?
Une chose est certaine. Jusqu’ici le vocabulaire religieux provoquait quelques échos assourdis dans l’inconscient collectif des Français. Aujourd’hui, une nouvelle génération, totalement vierge de culture religieuse découvre une « terra incognita ». Déçus par la religion totalitaire de la consommation, inquiets de la course effrénée imposée par les performances de nos propres productions, ballotés par les modes aussi fugaces qu’éphémères, ces jeunes ne savent plus où ils en sont et surtout qui ils sont.
Et ce n’est pas en se tournant vers les « élites » qui portent leur identité comme un étendard et parfois comme une arme, qu’ils trouveront les modèles dont ils rêvent !
L’image d’un Pape au cœur humain, donné jusqu’au dernier souffle, restera certainement gravée dans leur mémoire.
Reste cette surprise qui laisse pantois! Alors que « l’affaire de Betharram », désastreuse s’il en est, signe le discrédit et le déclin de l’Eglise en France, comment se fait-il qu’on lui demande encore l’eau de la Vie ? A croire que le salut se complaît à traverser le scandale et la tourmente. Il n’y a pourtant pas de quoi s’étonner. N’y avait-il pas plus grand scandale que le spectacle de la mise en croix du Juste qui se disait Fils de Dieu ? Scandale que cette première Eglise composée d’un traitre et d’un renégat parmi douze déserteurs et des milliers de silencieux ! Le tombeau n’était-il pas scellé et l’espoir que Jésus avait suscité envolé à jamais ?
On ne mettra jamais de couvercle sur la puissance résurrectionnelle de l’amour de Dieu.
1 commentaire:
Les vieux chrétiens comme moi qui ont saisi à bras le corps la sécularisation comme une opportunité pour chercher des chemins de foi nouveaux, se trouvent plutôt décontenancés face à l'irruption de jeunes chrétiens affirmés et enthousiastes. Toute une valise d'objections, de réserves, d'interrogations, de suspicions est prête à être déversée sur ces imprudents qui empruntent des chemins que nous avions abandonnés. Mais sont-ils vraiment les mêmes que ceux que nous avons fuis ? Chaque génération n'a t-elle pas le droit de refaire le monde ? Ne faut-il pas accueillir tranquillement ces nouveaux frères dans la foi, leur laisser de l'espace pour leurs paroles, leurs pratiques, et surtout leur ouvrir sans faillir l'espace difficile du non-jugement auquel nous avons été invités par Jésus.
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