Par delà le souvenir de la plaie des 1ers nés de l’Egypte durant l’exode, cette présentation rituelle trouve peut-être sa source dans le réflexe commun qui veut que toute offrande appelle un rendu. Qui ne se sent pas obligé, dans un geste de partage, d’apporter quelque chose lorsqu’il répond à une invitation ? Geste écologique avant l’heure puisque l’échange évite l’épuisement trop rapide des ressources.
En remplaçant le sacrifice humain par celui de l’animal et en le proportionnant aux revenus de la famille, la Torah faisait faire un bond dans le registre d’une plus grande humanité. L’histoire d’Isaac remplacé par le bélier et celle de Samuel offert au service du prêtre Eli sont de cet ordre là. Plus tard encore dans l’histoire, quand le peuple de Dieu en captivité fut privé de temple, le signe de l’eau remplaça celui du sang et le sacrifice des lèvres (la prière) celui de l’animal. Jésus reprit à son compte la requête qu’Osée met dans la bouche de Dieu : « C’est l’amour que je veux et non les sacrifices ».
Enfin et surtout, il nous offrira une dernière « présentation », celle de sa mort sur la croix offerte au Père et à l’humanité. Présentation de la vie d’un Fils premier né, consumée dans un amour infini et consommée dans l’Eucharistie partagée.
Ainsi de présentation en présentation le Père nous offre le Fils. A nous de rendre au moins notre reconnaissance, notre action de grâce comme Siméon qui chante la lumière « venue d’en haut » d’où notre chandeleur!