Devant la montagne de turpitudes qui écrase l’Eglise, nous sommes tentés, chrétiens et à fortiori prêtres, de nous terrer, de rentrer dans notre trou et d’y rester. Essayer autant que possible de prendre la mesure du mal accompli et trop longtemps caché, compatir, réparer, prier, se taire. Mais le silence pourrait être interprété aussi comme un manque de courage.
L’institution est l’objet aujourd’hui de tous les reproches et de toutes les invectives. Sous ce vocable est visée la hiérarchie de l’Eglise par opposition aux fidèles laïcs. Mais ne serait-ce pas oublier un trop vite qu’on ne naît pas évêque ou prêtre. Ce sont bien des laïcs qui sont ordonnés à ces ministères. L’origine des déficiences n’est peut-être pas dans la distinction des tâches. Mais bien dans la prépondérance d'un état sur un autre, oubliant le sacerdoce commun des baptisés.
Alors, en ces temps d’accablement, deux personnages s’imposent : celui de Pierre et celui de Paul : Pierre, figurant la pesante et prudente institution, Paul, la légère et audacieuse mission. Pierre qui reçoit la charge exorbitante du pouvoir des clefs (Je te donnerai les clefs du Royaume de Dieu…) comprise au fil des siècles comme un pouvoir absolu et surtout solitaire. Or, dès le début de l’Eglise, l’exercice de ce pouvoir n’a pas été vécu ainsi. Paul, le dernier des disciples, s’est permis de faire des reproches à Pierre et cela a provoqué la convocation d’une assemblée décisionnelle, essentielle pour l’avenir de l’Eglise. On l’a appelé la première assemblée synodale (Ac 15). François, notre Pape veut associer toute l’Eglise à une démarche similaire. Aura-t-il la possibilité d’associer les laïcs aux prises de décision à chaque étape de ce processus et jusqu’à son terme ?
Enfin, pour éviter le cléricalisme insupportable - mais qui n’est pas réservé hélas ! au seul clergé - pourquoi ne pas écouter Pierre quand il écrit à ses lecteurs : « Comme des pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel pour un sacerdoce saint… » (1 P2 ,4). Et pourquoi ne pas s’inspirer des recommandations de Paul aux épiscopes (les évêques) : « …que l’épiscope soit irréprochable…bienveillant, ennemi des chicanes…Il faut, en outre, que ceux du dehors lui rendent un bon témoignage… » (1 Tim3, 1). Revenons à la source !
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