car si tu venais en avion, en train ou en autobus, tu ne trouverais qu’une marée humaine compacte et maussade qui allonge le pas, se bouscule, s’invective, sur des quais surchargés et des couloirs surpeuplés. Ces troupeaux de bipèdes, tes frères, regardent droit devant, le dos qui les précède. Eux, ne te verraient pas.
Si tu entrais dans les cortèges de ceux qui défilent dans les rues des grandes villes ou de la capitale, ils ne t’entendraient pas. Ils sont là pour crier et pas pour écouter.
Alors, emprunte plutôt l’âne de ton père Joseph qui a l’œil doux et humide. Il te mènera vers les immeubles au garde-à-vous, les villages éparpillés, les maisons aux volets clos. Là, tu pourras t’asseoir et converser avec le vieillard chagrin, le malade amaigri, la maman abandonnée, le célibataire durci, l’étranger méprisé.
Étonné, tu en rencontreras certains qui couraient sur les quais de gare ou qui suffoquaient dans le métro. En fait, ils se dépêchaient de partir pour donner de leur temps et de leur joie à leurs grands-parents et à leurs parents qu’ils sollicitent bien souvent, à une tante affaiblie, à l’ami esseulé. Tu les verras tout sourire et attentionnés ; ils auront oublié leur galère ; ils auront joie à soulager la tristesse et à partager leurs cadeaux. Alors Noël, timidement les remerciera et les bénira.
Et les autres ? Ils seront au ski ou dans les magasins, ils feront la queue et maudiront la météo. Et encore la galère… mais celle-ci, consentie et organisée et donc acceptée !
Et vrai Noël à tous !
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