24 octobre 2019

Adresse à la génération qui monte



« …Vous êtes les petits-fils d’une génération qui a cru que la science allait résoudre tous les problèmes de l’humanité. C’est ainsi qu’une majorité de mes contemporains a estimé que, désormais, Dieu était devenu inutile, si ce n’est nuisible. Or, il se trouve que, par un curieux retour des choses, ce sont les sciences et les technologies, qui, aujourd’hui, posent à l’homme des questions qu’elles n’ont pas, seules, les moyens de résoudre. La réponse dépasse les bornes du champ scientifique. Elle fait appel à une réflexion sur l’origine et la fin de l’homme qui ne peut pas exclure, d’une façon ou d’une autre, l’idée de Dieu. Ainsi, la science ne veut plus faire taire Dieu, au contraire, elle l’interroge.

Les paysans eux-mêmes ont cessé d’implorer le ciel pour que la pluie tombe à partir du moment où l’irrigation faisait des miracles. Or, ne dit-on pas que le problème numéro un de la planète sera celui de l’eau et qu’on ne le résoudra pas par des moyens techniques mais grâce à un changement de comportement ? Alors, il faudra, peut-être, écouter la Parole biblique qui nous demande de nous comporter en gérants et non en propriétaires voraces. Mais gérant de qui ? Peut-être de ce Dieu bizarre qui fait pleuvoir sur les bons et sur les méchants, qui paye autant le dernier embauché que le premier et qui consent à nous arroser de son Esprit si nous le lui demandons!

Vous êtes les petits-fils d’une générations qui a retrouvé la noblesse et la grandeur des deux premiers termes de notre devise Républicaine. Elle a tout sacrifié à la liberté et à l’égalité. Or, aujourd’hui, la liberté atteint ses limites et le libre jeu des intérêts des nations ou des individus peut dégénérer du jour au lendemain en conflits mondiaux. Quant à l’égalité, elle peut enfermer dans un système clos et réducteur toutes les différences qui font la richesse d’une société humaine. Alors, certains responsables osent reparler non seulement de la solidarité mais de la fraternité, en insistant sur un point capital : il n’y a pas de fraternité sans la reconnaissance d’une paternité commune et universelle. Dieu serait-il ce Père-là ? … »
Ainsi parlait l’ancien devant deux jeunes gens radieux qui se mariaient devant ce Père retrouvé.


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