Mais pourquoi donc continuons-nous malgré toutes nos déconvenues, à nous laisser emporter par cette diarrhée verbale ? Pourquoi restons-nous à l’affût de la parole qui fera tout basculer et qui entrera dans l’histoire ? Pourquoi irons-nous de notre commentaire comme si tous les autres ne suffisaient pas ?
Peut-être parce que l’homme pressent que sa parole n’est pas une simple sélection de signes conventionnels destinés à communiquer, mais que parler l’engage. Et c’est pourquoi le silence est nécessaire pour que la parole puisse peser son poids de vérité.
Il y a deux silences : celui de la fin de la phrase et celui du commencement. A l’image du récit biblique où la Parole créatrice n’intervient qu’au second verset, l’orchestre ne débute la symphonie qu’après le court instant où le chef suspend sa baguette avant de déclencher le mouvement. Le commencement de toute germination éclot du silence de la terre. Il y a, aussi, le silence final, celui qui laisse parler le geste, le regard, l’étreinte, la présence éprouvée.« Il est préférable de rester silencieux et d’être, que de parler et de n’être pas » disait déjà St Ignace d’Antioche.
Le silence, grande cause nationale!
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