Justice d’abord, miséricorde en option
!
« Il commence à me fatiguer notre
Pape avec sa miséricorde et son accueil des réfugiés ! » me lance un ami, non sans quelque malicieuse
provocation.
« Miséricorde par-ci, miséricorde par- là, mais d’abord la justice ! » ajoute un autre, en citant la
parabole des ouvriers de la dernière heure qui bénéficient des largesses du
maître de la vigne.
« Celui-ci , me fait-il remarquer, a pris soin de régler d’abord le salaire convenu avec les
autres en toute justice, avant de manifester sa généreuse prodigalité ».
Allons-y pour une joute de paraboles ! A mon tour, je cite celle dite du Père
Prodigue qui ne demande pas au fils cadet de rembourser d’abord sa dette (ce qui ne lui aurait pas
rendu pour autant son identité filiale), mais
court au-devant de lui et lui ouvre ses bras. Il ne prend pas d’abord sa
calculette pour évaluer la perte subie en ajoutant, comme il se doit, les
intérêts, mais il embrasse longuement celui qui vient avouer son regret et son
remords. Il sait, le Père, que justice suivra, d’autant plus et d’autant mieux
qu’elle sera le fait non d’un serviteur réembauché mais celle d’un fils
retrouvé.
Au-delà de ces images et de ces arguments, qui sommes-nous pour
enfermer Dieu dans le concept humain d’une justice qui met tant de temps à
peser le pour et le contre et qui laisse souvent les parties insatisfaites ?
Qui sommes-nous pour appliquer à Dieu notre idée de la miséricorde toujours
limitée, pas toujours gratuite et jamais garantie ?
« Il faut misère pour avoir
cœur…Que peuvent savoir de la miséricorde des matins, ceux dont les nuits ne
furent jamais de tempêtes et d’angoisses ? » nous dit le Père Paul Baudiquey
dans son admirable commentaire du tableau de Rembrandt.
En effet, pour être
soi-même en capacité d’accueillir la miséricorde, il n’y a pas d’autre chemin
que celui de reconnaître sa propre misère.
François, notre Pape n’hésite pas à se dire pécheur en public.
« Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! »
« Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! »
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