13 juin 2016

C’était  la fête de Dieu!

Le matin, une maigre assemblée dans une église trop grande. Je remplace le curé et me présente comme roue de secours usagée. « Mais heureusement que vous êtes là, qu’aurions nous fait ? » J’abandonne mon homélie rédigée et j’improvise : « Que vous aurait répondu Jésus qui aujourd’hui n’hésite pas à demander aux apôtres de nourrir 5 000 hommes avec cinq pains et deux poissons ? Il vous aurait peut-être dit : « Débrouillez-vous !  Je vois parmi vous des volontaires qui ont parfaitement préparé et animé cette messe, pourquoi n’en trouveriez-vous pas pour être diacre et prêtre ? Relisez donc les actes des Apôtres. La première communauté s’est bien organisée pour être mon Saint Sacrement, mon signe visible et efficace pour le monde! ».
Eglise inquiète, en proie au doute.

L’après-midi, une communauté franciscaine se réunit chez l’un d’entre eux. Mon vieil ami affaibli va prononcer ses vœux d’entrée dans la famille de Saint François. Son épouse et ses filles l’entourent. Il se lève et nous fait la relecture de l’histoire de sa vie qui l’amène à s’engager à suivre l’Evangile dans l’humilité, la pauvreté et la prière. A la fin de son témoignage, on aurait pu proclamer : « Parole de Dieu ! ». Un testament en forme de projet. Larmes discrètes, communion intense, célébration simple et joyeuse présidée par un frère franciscain, buffet partagé et discussions d’actualité. 
Eglise rayonnante malgré l’épreuve.

Le soir, visite surprise chez un couple ami. C’est la fête des mères. Les grands enfants sont là avec conjoints. Bébé Chloé fait les yeux doux à l’arrière grand-mère et focalise l’attention de tous. Moment de grâce et de bonheur. Le lendemain, je reçois un mot de son adorable maman : « Je peux te dire que depuis un an, je remercie très souvent ton Patron. Nous sommes très chanceux ! ». 
Eglise bariolée, aux appartenances diverses mais aimante.

Notre Pape exhorte les familles à être des « églises domestiques » et l’Eglise à être « la famille des familles ». Il nous appelle à la Joie de l’amour malgré et avec la paralysie  du doute, le poids de l’épreuve, le risque des tensions et la fugacité du bonheur.


"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.