31 janvier 2006

Claire LY :

Revenue de l’enfer des camps des khmers rouges, cambodgienne et française, catholique issue du bouddhisme, professeur à l’ISTR de Marseille, mère de famille.
Nous avons vécu avec elle un grand moment d’humanité lors de la conférence qu’elle a donnée à Pau. Tous ceux et celles qui désespèrent parfois du genre humain, tous ceux et celles qui ne supportent plus les brillants aux mots creux, les compétents en toutes spécialités, tous ceux et celles qui vomissent ceux qui font leur carrière sur le dos du service de la nation, tous ceux là liront avec délectation le récit de sa vie « Revenue de l’enfer » aux éditions de l’Atelier.

Après avoir suivi ses interventions sur le Bouddhisme nous apprécions mieux ce qu’est un vrai intellectuel : Quelqu’un qui a pris le temps de laisser s’incarner sa pensée y compris dans la douleur, qui l’expose dans la simplicité de sa profondeur, et qui a l’humilité de reconnaître qu’il n’en n’est pas la seule source.


Le site de Claire Ly : www.clairely. com

17 janvier 2006

Se taire et Parler.


« Il est préférable de rester silencieux et d’être, que de parler et de n’être pas.
Il est bien d’enseigner, si l’on fait ce que l’on dit.
Il y a donc un seul maître, « celui qui a parlé et ce fut fait » et les œuvres qu’il a faites dans le silence sont dignes de son Père.
Celui qui possède la Parole de Jésus peut vraiment entendre son silence même, afin d’être parfait, pour agir en parlant et se faire connaître en gardant le silence ».

Saint Ignace d’Antioche 2ème siècle.

L’Etoile



La télévision nous a gratifié d’un procès émouvant de Galilée, savant et homme de Dieu, au moment où les chrétiens s’apprêtaient à fêter l’Epiphanie. Bien entendu l’Eglise de l’époque n’apparaît pas sous son meilleur jour. On peut regretter l’incapacité des inquisiteurs à établir un dialogue, quatre siècles après les évènements. Cependant, heureuse époque où tant d’hommes d’Eglise s’intéressaient aux étoiles et aux sciences !!
Depuis les mages de Babylone et de Perse, jusqu’aux visiteurs d’Hérode, les religions se sont toujours passionnées pour les astres. Ils nous donnaient ce que les hommes n’ont jamais pu posséder et ce qu’ils n’ont toujours pas : le temps et la direction ou le sens.
L’étoile de l’Epiphanie s’est arrêtée sur Bethléem. Normal ! Elle connaissait le chemin, puisque c’était le lieu de naissance du grand roi David, cet « astre issu de Jacob » (Nb2417) annoncé par le prophète païen Balaam. Or il y aura, ici, à Bethléem, dans cette crèche, « plus que le temple » de David et de Salomon!
Notre époque a voulu vider le ciel de toute divinité et n’a pas pour autant établi le bonheur sur la terre. Alors les astrologues et voyants pullulent ! Leur chiffre d’affaire, il y a deux ans, équivalait à celui de la recherche en France !
Il est temps de nous passionner de nouveau pour les étoiles et surtout pour celle qui stationne au-dessus de nous depuis notre baptême. Ce jour là « les cieux se sont ouverts et une voix s’est faite entendre » : tu es mon Fils bien aimé. Cela devrait suffire à notre bonheur !


Le 10 01 06

10 janvier 2006

Prophètes

Prophètes


Il y aurait moins de prophètes auto proclamés, s’ils savaient à quoi ils s’exposaient.

La position du prophète est intenable. N’importe qui a le droit de lui demander de rendre compte de lui-même. Ainsi le prophète est toujours pris en flagrant délit de n’être pas en conformité avec sa parole…à plus forte raison lorsqu’il prétend répercuter la Parole de Dieu. Il n’aura pas d’autre issue que le Christ martyr de la Loi nouvelle qu’il entend incarner. La posture du prophète est celle du crucifié. Apparemment ce sont les autres qui le clouent sur le bois mais, en fait, c’est sa propre parole qui le fouette jusqu’au sang et qui l’écartèle.
Le prophète pourra toujours rétorquer qu’on ne demande pas au signe d’être la photocopie de ce qu’il signifie. Le signe n’a pas à reproduire l’objet désigné mais à le suggérer. La flèche n’est pas le chemin, ni le marcheur, ni le but à atteindre. On ne demande pas au croyant d’être le clone de Dieu mais le signe et le signe par nature est différent de la réalité qu’il montre. Aussi dans le cas du croyant ou du prophète de Dieu, on ne lui demandera pas d’être sans imperfection -(encore faudrait-il savoir ce que Jésus entend lorsqu’il dit « soyez parfaits comme votre Père est parfait !)-mais d’être signe de Dieu jusque dans ses manquements…Et malgré ses propres fautes, le prophète de Dieu ne pourra jamais s’empêcher de porter la Parole même qui le crucifie. Elle s’impose à lui. C’est pourquoi le vrai prophète préfère employer le « nous » plutôt que le « vous » « Reconnaissons que nous sommes pécheurs !».
Celui qui se proclame prophète est soit un suffisant, soit un inconscient. Le vrai prophète est celui qui l’est malgré lui.

03 janvier 2006

Croyances

Ceux et celles qui participent à la formation sur le baptême et qui peut être ont soupiré pendant la longue introduction concernant les croyances, les religions ; les mythes et les rites tireront grand profit de la lecture du dernier ouvrage de Jean Claude Guillebaud « La force de conviction » paru aux éditions du Cerf. Ils y trouveront un argumentaire très fourni et très précis sur toutes les croyances qui servent de sous bassement à un certain nombre d’affirmations qui s’abritent sous des labels technico-scientifiques La foi - prise dans son sens général – est, beaucoup plus répandue qu’on ne le croit.
Raison de plus pour accueillir les jeunes parents qui demandent le baptême pour leur enfant non pas comme des incroyants mais comme des « croyants », parfois même des crédules.
Raison encore, de ne pas grossir le nombre de ceux qui combattent « des idoles depuis longtemps édentées en négligent de s’attaquer à celles, très carnassières, qui nous entourent » Pge 152
Merci à Jean Claude Guillebaud. Il nous aider à commencer une nouvelle année avec ce « coup » de lucidité qui ressemble fort à un coup de balai salutaire. Il expédie sous les placards toutes ces vérités définitives qui sont démenties le lendemain par les mêmes prédicateurs médiatiques de nos messes télévisées du soir.
« Nous pensions en avoir fini avec la croyance et nous voilà désarmés devant la superstition. Nous pensions avoir expulsé les dieux, voilà que reviennent au milieu de nous… les idoles »pge 123.


3 janv. 06



"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.