La longue plainte des anciens n’en finit pas de s’étirer « Ce temps (météo) est fou et ce monde aussi ! La chambre des députés est devenue la cour de récréation de jeunes gens mal élevés et prétentieux! Les viols ne se comptent plus! Des guerres s’invitent à chaque repas! De jeunes adolescents n’oublient pas leur couteau avant de sortir! La question du genre s’invite au cours élémentaire ! Les milliardaires plastronnent pendant que les autres vivent à crédit ! Les cadeaux de Noël se multiplient sans compter, qu’il faudra revendre sans regrets! Mais quand donc retrouverons-nous un peu de bon sens! »
Cette longue plainte prend des accents apocalyptiques : « N’assistons-nous pas à la fin du monde ? Nous, nous avons vécu les plus belles années mais qu’en sera-t-il pour nos enfants ?»
Cette lamentation n’est peut-être qu’un lancinant refrain qui revient en boucle régulièrement lorsque nous regardons dans le rétroviseur de nos ans car, chaque fois, nous pensons qu’il n’y a pas pire période que la nôtre.
Reste cependant une constatation: jamais les hommes n’ont eu entre les mains autant de moyens d’anéantir la terre et d’abaisser le niveau de l’humanité !
Environné par ces ténèbres gluantes qui barrent son horizon, le croyant se souvient de la formule évangélique: « Les temps sont accomplis » (Mc 1,15).
Ils le sont, effectivement, depuis le premier Noël, depuis le jour où l’éternité de Dieu est venue rejoindre le temps des hommes pour tout bouleverser. Alors, faut-il attendre que les étoiles tombent du ciel (Mc13, 25), que la terre tremble, et que la mer se déchaîne pour croire arrivée la fin du monde ?
En fait, pour le croyant « les temps sont accomplis » chaque fois que l’Esprit de Dieu entre dans son histoire car c’est, pour lui, chaque jour un Noël s’il le veut bien. Et s’il se lamente de voir que ce qu’il vit sur le plan individuel est démenti sur le plan collectif et planétaire, qu’il se souvienne qu’à Bethléem, seuls quelques bergers, un jeune couple et un enfant concentraient l’espérance du monde ! Alors veillons à ne pas l’éteindre !
Que cette année qui s’annonce « accomplisse » notre temps !