31 mai 2019

Utile et mortelle répétition…




Répétition rime avec tradition. Elle est fort utile pour profiter de l’expérience des autres, éviter les hésitations et les essais infructueux. La vie quotidienne est tissée de ces petits gestes appris sur les genoux des générations précédentes et de ces habitudes qui perdurent de mère en fille ou de père en fils, parce qu’il « en est ainsi et pas autrement » !

Elle est encore nécessaire dans l’acquisition de ces réflexes qui règlent la vie en commun  et qui composent un ensemble d’attitudes que l’on appelle la politesse. Son oubli ou son mépris sonne la charge de la vulgarité tyrannique.

La répétition est encore le pain béni des rites religieux. Elle garantit l’authenticité du geste célébré en accord avec son origine historique et divine.

Elle s’avère mortelle dans la vie politique quand les chefs de file des partis rabâchent inlassablement lorsqu’ils sont dans l’opposition, les éléments de langage fielleux et assassins qu’ils entendent eux-mêmes quand ils sont au pouvoir. Comment, ces aboyeurs de l’hémicycle, peuvent-ils ne pas se lasser de ces rengaines, usées jusqu’à la corde, au mépris de l’intelligence de leurs électeurs potentiels.

Mortelle encore la répétition, pour l’Eglise, quand toute réflexion se résume au ressassement convenu de quelques citations des grands penseurs ou des textes du magistère sans les replacer dans leur contexte historique afin d’en extraire l’esprit de la lettre. La répétition tue parce qu’elle pousse à la paresse et qu’elle stérilise toute réflexion personnelle.

Il est sage pour un professeur, un directeur ou un pasteur à qui on confie le soin d’une classe, d’une entreprise ou d’une paroisse nouvelles d’entrer dans le moule ancien. Mais quand les paramètres ont changé en termes de population, de territoire, de culture, ne serait-il pas opportun que tous les acteurs concernés prennent le risque de ne pas renouveler à l’identique le dispositif établi et de le réévaluer à l’aune de l’esprit et non de la lettre ? C’est bien ce que fait un fils ou une fille digne de son père ou de sa mère quand il devient leur héritier….


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"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.