04 septembre 2018

Entre écœurement et accablement…


…les catholiques rasent les murs et se terrent en attendant peut-être pire encore. Ils savaient que leur histoire avait ramassé au passage des siècles quelques fruits pourris. Leur maître avait bien prévenu : « On reconnaît le bon arbre à ses fruits… ». Mais, en ce temps qui est le nôtre, il semble qu’on ait dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer en termes de produits avariés et toxiques.

« Comment peut-on être catholique ? » s’interroge Denis Moreau, sous-entendu « encore ! ». Il est professeur de philosophie. Il ne se complaît pas dans les développements spéculatifs et abstraits. Il prend au sérieux toutes les objections anciennes ou récentes qui s’opposent à la Foi. Il y répond avec l’appui de sa vaste érudition et un joyeux humour. Comme le judoka, il regarde droit dans les yeux le problème, il ne se laisse en rien impressionner, détaille les forces et les faiblesses puis il se sert de l’élan de l’argument adverse pour esquiver le coup et neutraliser ses effets. Tout y passe. Les preuves philosophiques de  l’existence de Dieu, jusqu’au  supposé mépris du corps dans la morale en passant par la question inévitable du mal, y compris dans l’Eglise. Il interpelle « cathophages » et «cathophiles », demandant aux uns un usage plus honnête de cette raison qu’ils adorent comme un dieu et aux autres une capacité plus grande à aller joyeusement jusqu’au bout de leurs convictions sans honte ni prétention.

Pourquoi rester encore catholique quand l’inimaginable s’est produit au sein de cette communauté ? Quand  les indécis et parfois même les sympathisants qui accordaient encore quelque crédit à l’Eglise en hommage aux Vincent de Paul, aux Thérésa, et aux abbés Pierre, changent de trottoir. Quand les grands esprits pourfendeurs des religions ne cachent plus leur plaisir de triompher enfin de tous les obscurantismes. Comment se dire encore catholique quand des clercs ont abusé des enfants? Pour une seule raison : c’est par cette Eglise qu’il m’a été donné de connaître le Christ Jésus. Et c’est Lui qui enfonce le clou :« Tout ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » !! Un livre à la fois sérieux et jubilatoire qui permet au moins d’éliminer les faux procès (1)

(1) Denis Moreau « Comment peut-on être catholique ? » ed Seuil 2018

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.