19 mai 2018

De terre et d’Esprit…


La Pentecôte achève l’œuvre  de la Création.  L’Esprit de Dieu, nous dit la Bible, présidait déjà au commencement du monde tandis que le père des humains, modelé de la terre, recevait un souffle divin. Mais celui-ci, jusqu’à l’avènement du Christ,  était dévoyé par la perversité humaine. La Pentecôte le libère de la gangue du péché. Elle rassemble un échantillon de « tous les peuples de la terre » réunis à Jérusalem recevant l’Esprit du Père et du Fils. Une création autre peut débuter, un peuple nouveau est appelé à naître, le jardin fermé par la faute est ré-ouvert, l’homme peut le cultiver sans quitter des yeux le ciel.


 Nos ancêtres dans la Foi avaient donc bien remarqué qu’Adam était un animal inachevé, sans cesse en tension entre ses deux origines, en équilibre instable entre la terre et le ciel. Sourds au message biblique les penseurs modernes se sont ingéniés à nier cette double appartenance.  Les uns ont fait de lui une combinaison d’atomes livrée aux forces de la physique ; les autres un amas de cellules à manipuler au gré des expériences de laboratoire. Ils l’ont ainsi, de nouveau, enfermé dans son jardin clôturé.  A l’inverse, d’autres aujourd’hui, en font un être virtuel que l’on peut faire apparaître ou disparaître en un clic. Et le voici désincarné, sans généalogie et sans racines.


Etonnons-nous, alors, qu’il se cabre et se révolte ! Il n’acceptera jamais de n’être qu’un rouage de l’outil de production ; il refusera d’être cloué à l’arbre qu’il a planté lui-même, fusse-t-il celui de sa connaissance du bien et du mal. Il cherchera à s’évader du filet numérique  pour toucher de ses doigts la terre et l’eau, pour retrouver le corps à corps de la foule rassemblée et de la main serrée.


Le souffle divin de la Création ou de la Pentecôte, provoquera chez l’éternel Adam une insatisfaction telle, qu’elle reléguera au musée des idées mortes, toutes les théories qui oublieront qu’il est à la fois d’en bas et d’en haut et qui nieront, de ce fait, le spécifique de l’humanité elle-même. Qu’on se le dise, depuis que l’Esprit de Dieu a soulevé la dalle du tombeau  de Jésus, personne n’a prise sur Lui,  personne ne peut le « sélectionner », Il « souffle où Il veut… »
"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.