12 mai 2016

Dieu n’aime pas la pensée unique.

Influencés par la contemplation des superbes Ziggourats de Mésopotamie, les auteurs du livre de la Genèse nous racontent que nos ancêtres, lassés de nomadiser en ordre dispersé sur la terre, s’étaient mis en tête de bâtir une ville et une  tour dont le sommet atteindrait le ciel. Le projet était réalisable car ils parlaient la même langue. Dieu vit la chose d’un mauvais œil. Et avant que les hommes n’envahissent le ciel, Il brouilla leur langage et laissa libre cours à la diversité des dialectes, ce qui ruina leur initiative.

La tentative de Babel s’est maintes fois répétée dans l’histoire de l’humanité. Tous les grands empires ont essayé d’imposer à des peuples divers une pensée commune et ont, jusqu’à nos jours, connu le même échec. 

L’informatique mondialisée offre aujourd’hui l’opportunité d’une langue commune universelle et certains chercheurs lancent un nouveau défi : celui de construire un homme immortel. Seul obstacle techniquement non résolu : les « attardés » qui refuseront ce genre de vie immortelle en vertu du principe que l’homme est encore un animal capable de dire « non » au bonheur imposé!

La fête de la Pentecôte renverse le mythe de Babel. Il ne s’agit plus d’accéder à l’éternité ou au ciel par l’œuvre de nos mains et de nos cerveaux mais de les recevoir de Celui qui veut nous les offrir. 

Afficher l'image d'origineEt la réception de cet Esprit Divin unique, n’exige ni l’uniformisation de la pensée ni celle du langage. Au contraire, chacun est respecté dans son unicité et dans sa particularité. 
« Juifs, Grecs, Romains, Crétois, Arabes, chacun entendait les paroles des Apôtres dans sa propre langue… ». L’unité du genre humain n’est pas affaire de compétence et de puissance mais d’amour. La famille, cellule type de la société, a appris depuis longtemps à conjuguer en son sein à la fois l’unité de l’ensemble et la diversité de chacun des membres.

 Le schéma de la société, nous dit le pape François, n’est pas le cercle à la circonférence lisse et fermée mais le polyèdre qui respecte les aspérités de la réalité.


"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.