19 décembre 2007

Samantha
Elle a encore les jambes frêles d’une petite fille qui n’a pas eu tout l’espace nécessaire pour grandir et s’étirer. Elle a le corps trapu de toutes ces femmes du monde qui portent sur le dos le poids écrasant de la misère et du mépris, hérités d’une condition sociale sans horizon. Elle a six ans, elle est mexicaine, et sa maman, Françoise, au prix d’une âpre lutte, l’a sortie de son orphelinat et d’une enfance saccagée.
Samantha a reçu le baptême. Et voilà qu’elle se rattrape de tous les sourires jusque là contenus. Pôle unique d’attentions, elle laisse éclater un bonheur spontané et communicatif. Parfois, cependant, elle ferme intensément les yeux. Que cache t-elle sous le voile de ses paupières ? Quels souvenirs viennent interrompre le rire enfantin ?
Françoise est « aux anges ». Elle est, cependant, bien consciente de ce qui l’attend. « Qui sera cet enfant ? » disait-on de Jean Baptiste. Pourra t-elle, seule, faire face ? Elle est déjà confrontée au constat du « prophète » de Kalil Gibran : « Vos enfants ne sont pas vos enfants… ». C’est, ici, que les adultes prennent peut-être mieux conscience de ce surcroît de paternité qu’offre le baptême. « Je te reçois dans la famille des fils et filles de Dieu dont je suis l’aîné » lui dit le Christ. Jean Pierre, Geneviève, Raymond ses parrains et marraine savent eux aussi que leur rôle ne se limitera pas à quelques cadeaux ou souhaits d’anniversaire. Marcel et Domi sont là, eux aussi, avec Cécilia et Hugo, leurs deux petits mexicains issus du même orphelinat. Inconscients eux aussi ? Doux rêveurs ? Ils témoignent au contraire d’une mûre réflexion, d’une énergie sans faille, mais surtout d’un amour, enfin, exaucé et débordant.
D’aucuns diraient : « Il y avait des ondes positives, autour de cette fête paroissiale et familiale ». Il y avait, avant tout, une présence positive, celle de l’Esprit du Christ. Comme par hasard, tous ces couples ou célibataires s’étaient connus dans des camps et autres mouvements de jeunes où ils avaient déjà expérimenté une simple loi: le bonheur est partagé ou il n’est pas.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Lu

Anonyme a dit…

lu

Anonyme a dit…

Lu Il était une fois, non ce n'est pas un conte, c'est une histoire, c'est notre histoire !
Yves

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.