16 août 2006

Peurs et soucis à l'infini.
Chacun peut constater, aujourd’hui, un manque d’éducation généralisé qui n’affecte pas seulement les enfants mais également leurs parents. Les invectives que les uns emploient à l’égard des autres atteignent parfois un degré de grossièreté qui dénote, sous le prétexte de la familiarité, une absence totale de respect. « Mon petit loup » élevé sans d’autre repère que son instinct d’auto défense deviendra un loup ou un asocial.
A l’opposé de ce comportement, je constate une attitude parentale qui se répand de plus en plus. Désirant par-dessus tout que leur enfant vive dans les meilleures conditions et les meilleures dispositions possibles, de jeunes et de moins jeunes parents organisent dans le moindre détail, prévoient le pire, protègent leur progéniture au point qu’ils vivent dans une angoisse perpétuelle qui les mine et qui les exténue…et qui parfois les conduit à ignorer totalement les malheurs ou les attentes des autres humains trop lointains. « Hors de ma famille le monde n’existe pas ou du moins je ne lui accorde qu’une attention relative. Dès qu’un évènement grave atteint mes proches le monde entier s’écroule, quand je ne l’accuse pas d’être sourd à ma plainte! »
Ce besoin de se sentir absolument indispensable pour ses proches ne cache t-il pas un constat d’absence ; absence de ce qu’on appelait une « vie intérieure » ? Cette présence assidue et « collante » à ses proches n’est-elle pas l’aveu que l’on considère qu’ils n’ont aucune ressource intérieure pour faire face tout seuls à certaines situations ou pour répondre au mieux à certaines questions ? Je sais bien que le portable est aujourd’hui un outil indispensable mais jusqu’où peut-il remplacer le discernement personnel ? Jusqu’à quand garder ce cordon ombilical qui empêche les uns de grandir dans leur personnalité et qui maintient les autres dans le sentiment angoissant d’être appelé « au cas où » ? « Je répond à tout donc je suis ». A la limite: "Donne nous aujourd'hui notre souci quotidien"...sinon nous ne vivons plus.
La distance ne s’oppose pas à la présence, elle est une forme de respect et le respect permet à l’autre d’exister en tant que tel.
La vie intérieure demande un dialogue constant avec sa conscience. Une conscience éclairée a besoin d’une lumière qui puisse justement permettre à l’enfant ou à l'autre de se libérer progressivement de toute tutelle excessive des parents mais aussi des influences extérieures. N’y aurait-il pas grand soulagement pour certains parents de savoir qu’en toutes circonstances leur enfant ou leur jeune entretient une relation intime avec Dieu qui les aime plus qu’eux-mêmes ? Et si le coup dur survient, qu’elle n’est pas leur espérance de savoir qu’un autre Esprit leur donne force et que d’autres bras accueillent et protège le malheureux !
La vie « quotidienne » appelle une vie « intérieure », une vie « intérieure » demande une vie « spirituelle ».
« Propos de célibataire sans enfant », me direz-vous…je sais…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

lu

Anonyme a dit…

Non , vous ne savez pas ...

Anonyme a dit…

J'ai fait lire ce texte à plusieurs couples d'amis, jeunes parents comme nous le sommes nous-mêmes, athées ou pas. Tous ont reconnu qu'il était plein de bon sens. Mais il devient plus difficile de faire la part des choses quand au-delà de la raison, c'est l'affectif qui prime. A une époque où les enfants sont attendus, désirés et arrivent en général de plus en plus tard, quand tout ce qui a trait au matériel et à la sécurité est déjà installé, il est logique que ces types de comportement s'installent. L'angoisse projetée sur les enfants n'est-elle pas finalement celle des adultes, dans une société où l'on exige un risque zéro, où l'on cherche des responsables pour le moindre problème, où nous détenons le triste record de la consommation de tranquillisants, et où l'on vit le plus possible centré sur "son propre nombril" ?
Souhaitons que la Foi nous aide, en tant que parents, à prendre le recul nécessaire et à ne pas apprendre à nos enfants à vivre dans une peur perpétuelle. Plus facile à dire qu'à faire.....

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.