05 juin 2006

Benjamin
Il a 17 ans, des cheveux bouclés, un faux air angélique. Il était justement le benjamin d’une belle cohorte de 24 adultes qui demandaient à être confirmés par leur évêque. Chacun était un monde à lui tout seul et ces mondes se côtoyaient et ces mondes se retrouvaient au sein d’un vaste peuple, l’Eglise, sous les voûtes séculaires de la cathédrale.
Intense émotion quand ils se sont tous présentés pour recevoir l’Onction. Ils étaient là les Mèdes, les Parthes, les Elamites, les Arabes et les Romains qui assistaient à la première Pentecôte, chacun venant de son monde. En effet, Benjamin et les autres, de par leur jeunesse, leurs fréquentations, leur parcours parfois scabreux, souvent insolite, se situent déjà sur une toute autre planète que la mienne. Leur culture n’a pas grand-chose à voir avec celle de ceux qui les accompagnaient. Pourtant, à cette heure là, chacun comprenait dans sa langue qu’un lien puissant nous unissait, un même Esprit. Nous savions que nous avions même Père, même Frère et même Esprit.
Dans une société totalement éclatée, cette confirmation relevait presque du service public. Oui, les pouvoirs publics devraient se préoccuper, en tout cas ne pas négliger, cet héritage spirituel qui est le nôtre et qui peut constituer le seul lieu de rencontre de générations et de mondes différents et éloignés. Mettre un même sens ou le même Esprit dans les mots « Père » ou « Frère » est déjà une victoire sur la barbarie. Benjamin n’oublie jamais ce que tu as reçu, n’oublie jamais que tu es reçu…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

lu

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.