06 mai 2006

« Praube France ! »( prononcer praoubé Franço) Pauvre France !

C’était l’expression favorite des vieux béarnais quand les enfants que nous étions disaient ou faisaient quelque bêtise en leur présence. Ce sont les mots qui me viennent sur les lèvres ces jours ci. Est-ce simplement parce que j’atteins l’âge des censeurs bougons d’autrefois ?
On promulgue hâtivement une loi pour favoriser une entrée rapide des jeunes dans le monde du travail ; du coup on déclenche un arrêt du travail scolaire pendant des semaines. Le souci écologique proclamé haut et fort par tous les élus est responsable de règlements qui encadrent et contraignent certaines activités à risques. Un député s’insurge, s’impose une grève de l’alimentation et obtient une promesse de « délocalisation » des règles en vigueur. Ce problème résolu, c’est le gouvernement lui-même qui prêtant ses grandes oreilles au ramage d’un corbeau vacille sur sa branche. Il ne manquait plus que les ours français qui en mal de compagnie slovène mettent en émoi une bonne partie des montagnards. Il faut croire que notre pays n’a plus rien à se mettre sous la dent ou dans la tête pour se permettre de vivre dans une dramatisation aussi constante qu’artificielle.- Merci au passage pour nos média qui se délectent et nous « gavent »-. Il faut croire que nous n’avons plus aucun grand dessein, aucune ambition, aucun projet pour passer le temps à nous chamailler comme des gamins. Le prophète Isaïe en son temps se plaignait déjà d’être gouverné par des gamins.
Ce sont peut-être des « Hommes » et des « Femmes »qui nous manquent. Quand nos éducateurs nous parlaient de notre avenir, ils nous disaient invariablement ; « Ce qui compte avant tout c’est de devenir un homme ». Et nous savions à cette époque là, eux et nous, ce que cela voulait dire. Un homme ou une femme digne de ce nom était quelqu’un qui savait ce qu’il voulait et qui prenait les moyens d’y parvenir. Nous savions qu’il fallait payer cela par un effort constant dans le travail et par le renoncement qui accompagne les choix. Le reste était affaire de probité et de patience et il n’était pas question de succomber pas à la première secousse Effort et renoncement ont disparu du vocabulaire. Tout doit se réaliser dans la facilité, dans l’immédiateté et en totalité.
Suggestion pour les prochains gouvernants qui souhaiteraient sortir notre pays du marasme actuel : Promouvoir des « Hommes » et des « Femmes » et l’être eux-mêmes. Vaste programme aurait dit « Quelqu’un » !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme je partage ton sentiment, Jean ! Et je crains fort que ton désir de voir surgir un jour des "Hommes" et des "Femmes" dignes de ce nom reste longtemps "un voeu pieux" !...Pour nos hommes politiques qui aspirent à gouverner le pays, l'élection n'est plus un moyen d'y parvenir, mais une fin en soi. Pour être élu, on n'essaie pas de promouvoir ses propres compétences mais de montrer les incompétences de l'adversaire (c'est tellement plus facile...) Et une fois élu, on oublie vite pourquoi on l'a été.
Quand verrons-nous arriver un candidat qui reprendra à son compte la réponse que faisait Mère Térésa à un journaliste qui lui demandait si elle était Albanaise ou Macédonienne ? " Je suis ce que je fais" a-t-elle répondu. Peut-être bientôt, finalement car l'histoire de notre pays nous a appris que c'est toujours quand la situation semble désespérée que surgit "le sauveur". Wait and see...

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.