22 mai 2006

Jugement :
Peut-on parler de Justice quand elle se réduit ou qu’elle est « rendue » à un jugement ? Quand la Bible prononce le mot de justice, elle parle soit du jugement, soit de l’action de Dieu qui nous « ajuste » à Lui, qui nous rend justes. Etre ajusté à Dieu ne peut pas être œuvre humaine. Juger est différent. Dire que justice « a été rendue » est parfois un peu rapide. Il vaudrait mieux dire qu’un jugement a été prononcé.
Un confrère vient d’être condamné à quatre ans de détention pour une sombre affaire de viol sur un adolescent. Terrible responsabilité de ceux et celles qui ont eu à juger parole contre parole !
Au moment même où le verdict tombait, c’était l’heure des complies et le psaume 87 mettait sur nos lèvres ces versets :
Seigneur mon Dieu et mon salut,
Dans cette nuit où je crie en ta présence,
Que ma prière parvienne jusqu’à Toi,
Ouvre l’oreille à ma plainte.

Car mon âme est rassasiée de malheur,
Ma vie est au bord de l’abîme ;
On me voit descendre dans la fosse,
Le suis un homme fini….

Tu éloignes de moi mes amis,
Tu m’as rendu abominable pour eux ;
Enfermé je n’ai pas d’issu :
A force de souffrir, mes yeux s’éteignent….

Moi, je crie vers Toi Seigneur,
Dès le matin ma prière te cherche :
Pourquoi me rejeter Seigneur
Pourquoi me cacher ta face ?...

Tout le psaume crie le désespoir de l’homme ; mais, au moins, le cri est adressé à quelqu’un : Dieu. L’Innocent sur la croix pouvait le murmurer, tous les violés de la vie peuvent le hurler…y compris les victimes du jugement. Notre Dieu ne déserte pas nos tombeaux et nos enfermements « Il est descendu aux enfers.. »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Jean, je vois de qui tu veux parler. Moi aussi, je viens d'entendre les plaines d'un homme qui a vecu le pire : "la privation de liberté. Il se disait être au bord du précipice, il était prêt à se laisser tomber. Il a vécu l'horreur, la maltraitance, la violence des hommes ; mais il était croyant. Il a prié, il a demandé à Dieu de lui donner les forces nécessaires pour crier son innocence et avoir comme il dit :
"sa revanche". Il se retrouve sans force, sans but dans la société actuelle : égoiste, inhumaine, cruelle ou toutes les valeurs et moralité ont été supprimées.
On a su lui apporter un peu de réconfort, un soutien, inestimables à ses yeux, un peu de chaleur humaine. Deux mois de partage lourd mais ô combien riche.
Christiane

J.CASANAVE a dit…

Christiane merci pour ton message et surtout merci pour lui qui a pu trouver chez toi un peu d'humanité.

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.