12 avril 2006

Job
Puisque la Semaine Sainte nous fait emprunter le chemin du calvaire, le livre de Job peut nous servir de guide.
Tout allait bien pour Job jusqu’à ce que Satan désoeuvré et quelque peu jaloux de la réussite de ce croyant modèle demande à Dieu l’autorisation de s’occuper de lui. Permission accordée sauf à toucher à un seul de ses cheveux. Satan s’attaque à ses greniers et à ses moissons. Réaction de Job : « Dieu a donné, Dieu a repris Dieu soit béni ! »
Vient le tour du bétail, les animaux meurent par milliers. Réponse : « Dieu a donné, Dieu a repris Dieu soit béni ! ». Les fils de Job, comme il se doit pour un ami de Dieu, sont nombreux et prospères. Le vieux père prend sur eux toutes les garanties car il offre à leur place des sacrifices au cas où…Un jour de bombance, ils sont tous écrasés par l’effondrement de leur maison. On avertit Job. Accablé, il ne bronche pas et répète la même invocation.
Déprimé par une telle résistance et au bord de la crise de nerfs, Satan réclame pouvoir sur la santé de Job. Accordé.
Et la vie de Job n’est plus qu’ulcère purulent. Lui si riche et donc si adulé connaît le vide et la solitude. Le fumier est son domaine, le mépris sa nourriture.

Interviennent ses amis. Ils n’en finissent pas de chercher à savoir pourquoi le vieux sage a mérité un tel sort. Et tout y passe. Comme ses bons copains qui vous rendent visite pour vous expliquer qu’ils ont été aussi malades que vous et qui compulsent la liste de vos remèdes pour vanter l’efficacité des leurs.
Là, Job se fâche, il leur demande le silence.
Et le voilà qui se lance dans une longue diatribe : il fait à Dieu un procès. « Prouve moi que j’ai péché et je suis prêt à accepter ma punition ! » Et Dieu se tait comme il le fait depuis le début du livre.
Quand Job en a fini avec son réquisitoire, Dieu répond.

On s’attend à toutes les réponses sauf celle la. Dieu ne répond en rien à la question du mal ni à celle de l’innocence ou de la culpabilité de Job. Il se contente de lui poser des énigmes auxquelles un homme de cette époque ne peut répondre. Et Job se tait… Le silence de l’homme rejoint celui de Dieu au sujet du mal.
En fait Dieu par ses énigmes évite le procès mais ne dit rien du mystère du mal. Il faudra attendre le Vendredi Saint pour savoir que pour Dieu lui-même le mal est inexplicable. Aussi Il le subit comme nous. Faut-il subir le mal jusqu’à renoncer à le comprendre, ce qui serait encore une façon de le maîtriser ?

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"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.