18 août 2018

« Mbappé, c’est un dieu ! »



Si vous avez été agacés (et c’est un euphémisme) par le vocabulaire dithyrambique qui dégoulinait des micros du mondial de foot, affublant des jeunes hommes, certes talentueux, des titres de héros nationaux et de demi-dieux de l’Olympe…


Si vous avez été passablement énervés par l’élévation d’une histoire de voyous de luxe au rang d’affaire d’Etat que les vacances de nos chers parlementaires ont subitement fait passer aux oubliettes du fort de Brégançon…


Si vous vous êtes laissés aller à quelque lecture amollissante dans la torpeur de l’été…


Alors, lisez le récit de la vie d’un vrai héros doublé d’un génie. Jacques (1) est un petit garçon né en 1924. A huit ans, à la suite d’un accident, il perd la vue. Ses parents lui laissent mener une vie normale. Il avale ses études. Il se retrouve en préparation des grandes écoles. Un décret de Vichy brise sa carrière : il ne pourra jamais enseigner pour cause de cécité. Qu’a cela ne tienne ! La France est occupée. Avec ses amis, il monte un réseau de résistance et publie un journal clandestin dont il est la cheville ouvrière. Une dénonciation et le voilà à Buchenwald, condamné aux souffrances et à une mort atroces. Il en sort miraculeusement. Ce jeune homme explique comment il a pu vivre une vie totalement hors norme, habité qu’il  était par une lumière intérieure éclairant les objets qui venaient vers lui. Elle lui conférait une mémoire fabuleuse et une capacité à distinguer clairement les qualités, les limites et bassesses des êtres humains qu’il rencontrait.


Ce livre écrit avec une incroyable précision de détails et dans un style direct, qui vous rend complice de l’auteur, reflète la Lumière comme un bijou de pure humanité. Au terme de la lecture, vous serez convaincu que des jeunes gens peuvent mériter le titre de héros et de saint car ce « Jacques » avait découvert la lumière divine dans ses ténèbres extérieures.


Au cas où vous seriez quelque peu écrasés par une si haute vertu, vous pourrez ouvrir la dernière exhortation de notre Pape consacrée à la sainteté de tous les jours, celles des grands-mères ou selon son expression, celle « des classes moyennes de la sainteté». Mais méfiez-vous ! Comme il l’avait dit malicieusement, François est un rusé. Cette sainteté de la vie quotidienne n’en est pas moins exigeante et n’hésite pas à fouiller dans les recoins de nos médiocres satisfactions et de nos petites lâchetés qui agissent comme un poison homéopathique mais mortel. (2)


(1) Jacques  Lusseyran   « Et la lumière fut » ed folio 2016

(2) Pape François « La Joie et l’allégresse »  ed Mame 2018

 
"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.