23 novembre 2016

Valeurs



A la lecture du récent document des évêques de France intitulé : « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » me reviennent en mémoire ces mots de Marc Bloch, que rappelait, il y a quelques temps, Christian Desplat, professeur émérite de l’UPPA. A propos des valeurs de l’Europe, cet historien juif, que Vichy expulsa de la Sorbonne écrivait :« Certaines de ces valeurs, communes à tous, sont le résultat d’un héritage de vingt siècles de Christianisme. Elles ont leur centre dans l’affirmation fondamentale de la dignité infinie de la personne humaine, ce qui entraîne, pour chacun la liberté de croire, de penser, d’écrire, de s’associer et l’égal respect de chaque personne, quelle que soit sa classe ou race » (été 41)


Et Christian Desplat d’ajouter : «Qu’avons-nous fait de notre héritage ? »


En effet, comment se fait-il que les valeurs de la République soient menacées de disparition par l’importation récente dans notre pays de courants religieux étrangers à notre culture ? Certains responsables politiques s’appuyant sur l’opinion publique s’en émeuvent. Une partie de la réponse réside dans l’acharnement mis, depuis quelques décennies, à couper celles-ci de leur source originelle, le Christianisme. L’Egalité et la Liberté ne sont que  chimères sans la Fraternité qui, à son tour, exige une Paternité reconnue par tous (1). C’est ce Père commun (qui a quelque chose à voir avec la Patrie), que les esprits dits libres n’ont plus supporté. Seule une référence transcendante est à même de fonder la « dignité infinie de la personne humaine ». Dans le vide laissé par l’absence de ce Père commun, s’engouffrent tous les faux dieux fabriqués par la violence des hommes. Le laïcisme, affiché ou larvé, prônant au mieux une neutralisation et au pire une éradication du religieux dans notre société, ouvre la porte à tous les fondamentalismes et en devient le complice de fait. Seule une laïcité ouverte et garante de l’exercice des religions, dans le respect du Bien commun, pourra favoriser une identité paisible des citoyens de notre pays.


« La laïcité de l’Etat est un cadre juridique qui doit permettre à tous, croyants de toutes les religions et incroyants, de vivre ensemble » affirment les évêques.



(1) Voir « Fraternité, Egalité, Liberté »  (14 05 2007)in jeancasanave.blogspot.com

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"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.