21 septembre 2008

Que sert à l’homme de gagner l’univers…..
Follement réjouissant le futur de nos sociétés décrit par Jacques Attali dans sa « Brève Histoire de l’avenir » ! Une chose paraît certaine : nous n’en avons pas pour longtemps en continuant sur notre lancée. Après avoir traité d’obscurantistes ceux qui osaient dire que nous allions vers un épuisement des ressources, des experts en tous genres ont découvert un principe simple : dans un monde fini, le progrès (tel que nous l’entendons dans nos sociétés occidentales) ne peut pas être infini.
On ne compte plus les articles qui préconisent les économies d’énergies, surveillent le dégel des pôles, s’alarment sur les déforestations. Précaution, sobriété, frugalité, autonomie alimentaire, économie solidaire, agriculture vivrière ne font plus sourire ceux qui proclamaient que pour fournir à chacun une part de dessert, il suffisait d’augmenter le gâteau.
Pour plagier l’Evangile, on pourrait dire : « Que sert à l’homme de gagner du temps, s’il ne le prend plus pour parler avec ses proches ; que sert à l’homme de réussir une ascension professionnelle fulgurante, s’il ne connaît plus ses enfants. Que sert à l’homme de communiquer avec le monde entier, s’il ne connaît pas son premier voisin etc.… »
J’entends encore les slogans de la dernière campagne présidentielle : « Travailler plus pour gagner plus ! » Mais s’il faut passer sa vie à la gagner, que restera-t-il pour la vivre ? L’autre programme mettait en avant la « loi du gagnant /gagnant ». Ce serait-il pas plus juste et plus réaliste de consentir à ce que certains perdent un peu pour que tous y gagnent? Mais qui oserait promouvoir une loi du perdant/gagnant ?
Ne faisons pas de l’Evangile un manuel d’économie politique mais une occasion de questionnement. Où est l’essentiel pour l’être humain ? Dans l’accumulation des outils ou dans le sens qu’il donne au travail ? Dans l’augmentation des loisirs ou dans la façon de les vivre ? Qui demain sera l’homme moderne? Qui profitera le mieux de son travail? Quel est celui qui réussira ? Celui qui sera riche de sens et de valeurs. Ce sens et ses valeurs ne se trouvent ni dans les caisses du Crédit Agricole, ni dans les laboratoires des technologies avancées mais au plus profond de chaque être, un lieu qu’il peut nommer son « âme ».
Lisez quand même l'ouvrage jusqu’au bout. Il nous promet une terre de rêve… si nous osons faire un « acte de foi » dans l’avenir ! Pas très scientifique tout cela, Monsieur Attali !
Jacques Attali « Une brève histoire de l’avenir » Fayard 2007

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour , je lirai -peut-être- Attali , mais il me revient très souvent :"on ne voit bien qu'avec le coeur . L'essentiel est invisible pour les yeux" , "sans l'Amour , je ne suis rien" , et je veux encore croire qu'avec Lui nous pouvons donner sens à notre vie .
AV

Anonyme a dit…

"Ne serait-il pas plus juste et plus réaliste de consentir à ce que certains perdent un peu pour que tous y gagnent ?"
Ce message est-il précurseur ou bien est-il sorti un peu trop tôt ?
Difficile de cerner Attali : c'est bien de donner des leçons encore faut-il donner l'exemple.

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.