04 mai 2008

Nicodème.


Nicodème, quelle ne fut pas ta déception lorsque tu appris que ce Jésus qui avait fait naître en toi une folle espérance après votre rencontre nocturne, était mort, et, qui plus est, avait été crucifié comme un vaurien ! Totalement désemparé, tu voulus lui témoigner une dernière fois ta reconnaissance, et, accompagné de Joseph d’Arimathie, tu allas demander à Pilate la permission de l’ensevelir correctement.
Toi qui étais Rabbi, maître en Israël, tu étais hanté par la question du Royaume de Dieu, de l’au-delà du temps, de la mort. Tu connaissais parfaitement l’histoire de ton peuple. Depuis la sortie d’Egypte et le retour d’Exil, cette histoire n’avait été que résistance contre toute oppression, perpétuelle insurrection de la Vie.
Certains de tes compatriotes pensaient que les morts séjournaient dans un monde larvaire totalement coupé de Dieu. Mais depuis deux ou trois siècles l’aventure des martyrs d’Israël, les prophéties de Daniel redonnaient une certaine actualité au message du prophète Isaïe qui avait annoncé, autrefois, une nouvelle création.
Tu n’ignorais pas, non plus, que les philosophes grecs très influents à ton époque, croyaient en l’immortalité, mais de l’âme seulement, et que d’autres courants spirituels parlaient de réincarnation et de communication des esprits.
Cette histoire de renaissance te tracassait. Jésus t’avait parlé de l’Esprit qui renouvelait toutes choses. Tu savais aussi qu’il avait rendu la vue aux aveugles, qu’il avait redressé les courbés, relevé les paralysés et même redonné la vie à son ami Lazare. Son passage au milieu des siens s’était déroulé dans un climat de re-création tel, que sa disparition en avait été plus douloureusement ressentie.
Et tu te demandais : Dieu n’était-il pas capable de nous re-susciter à la vie puisqu’il avait créé le monde à son origine à partir de rien, lorsque l’Esprit déjà planait sur les eaux ? S’il avait fait le monde à partir du néant, Il pouvait bien le refaire à partir de la mort !
Ce formidable élan que Jésus impulsait avait échoué sur la croix. Il fallait te rendre à l’évidence et enterrer avec lui tes espoirs les plus fous.
Quelle ne fut pas ta surprise, Nicodème,lorsque trois jours après la mise au tombeau, quelques uns des disciples, et non des moindres, te racontèrent qu’ils l’avaient vu vivant, qu’ils l’avaient touché, qu’ils avaient mangé et bu avec lui !
Alors te revint en mémoire qu’à la fin de ta visite, Il t’avait dit qu’Il lui fallait être élevé. Mais alors, cette ascension, ne l’avait-il pas commencée en montant sur la croix ? L’élévation du crucifié devenait le dernier signe de Celui qui devait, non seulement pénétrer la vie, mais encore la mort et le péché de la puissance de l’amour de Dieu et de son pardon.
L’Evangile ne nous dit pas, Nicodème, si tu es devenu croyant. Mais tous ceux et celles qui ont suivi le Christ et qui ont vécu de son Esprit, tous ceux là, ont désigné le jour de leur mort comme celui de leur véritable naissance. En témoignent les anciennes pierres tombales qui ne comportent qu’une date, celle de la naissance au ciel. Maurice Clavel, le philosophe converti de 68, l’avait désiré pour sa sépulture à Vezelay.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Lu

JPL

Anonyme a dit…

Bonsoir ,
Chouette! C'est quand ma mort? Mais non , je rigole...En attendant:j'écoute, je cherche, je doute,je tempête, je fulmine,je m'abandonne parce que je n'en peux plus...Mais ce qui est sûr , c'est que je suis sur mes deux pieds,debout,avec mon copain l'esprit saint:il a une sacrée patience celui-là!!!
AV

copain:l'esprit saint

Anonyme a dit…

lu

Anonyme a dit…

Lu

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.