04 février 2008

Heureux !
Cette semaine : que des bonnes nouvelles. Le colosse financier se découvre des pieds d’argile et boite bas ; la bourse percée de flèches perfides se dégonfle ; le pouvoir d’achat ne remonte pas ; la cote du président s’effondre ; les taxis sont dans la rue ; d’ailleurs où devraient-ils être ?
Et voilà que l’Evangile, qui clôture cette faste semaine, nous déclare « Heureux ». Ce sont les béatitudes de Matthieu. On reconnaît bien l’incorrigible naïveté du prophète de Nazareth !
« Heureux !» Ce terme sonne faux dans une église. On a tellement dit que les chrétiens sentaient le renfermé, suintaient l’ennui, transpiraient la tristesse que nous nous y sommes habitués. Or notre Dieu veut notre bonheur ! Les textes de la première Alliance en témoignent. 24 fois les mots « bonheur » et « heureux » reviennent dans le Deutéronome, 46 fois dans les Psaumes. Le premier d’entre eux débute par « Heureux l’homme… »
De quel bonheur s’agit-il ? Tout simplement de celui que nous goûtons quand, dans un groupe d’amis, nous vivons ces moments bénis où l’atmosphère se fait légère, où la connivence s’installe, où la prévenance devance toute attente. Ce bonheur humain se résume en quatre mots « vivre ensemble en frères ». Et quand « vivre ensemble en frère » devient la raison d’être de chacune de nos vies, alors nous apprécions notre bonheur en faisant celui des autres. Coup double !
Mais pour « vivre en frères » encore faut-il avoir un même Père. Or chacun sait combien il est difficile au sein d’une même famille, entre frères et sœurs de même sang, de vivre « en frères ». Alors comment y parvenir entre personnes que tout oppose? Cela tient du miracle.
Une enquête récente nous apprend que pour la première fois depuis longtemps, la baisse de la pratique religieuse est enrayée. Devinez où ? Là où on s’y attendrait le moins. Dans les banlieues de grandes villes. Là, le dimanche, des hommes et des femmes de toutes couleurs, de toutes origines célèbrent l’Eucharistie dans des communautés joyeuses, bigarrées, accueillantes et contagieuses. Il leur arrive souvent de partager, au cours du repas qui prolonge la célébration, les spécialités de leur pays d’origine. Ces personnes récemment implantées en France, éloignées de leur famille reconstituent dans la Foi au même Père une famille nouvelle. Si le miracle s’accomplit dans la grisaille des tours et des barres en béton, pourquoi pas chez nous ?
Nous sommes frères parce que reconnus et aimés par le même Père. Quand Jésus proclame ses béatitudes, il ne dit pas autre chose. Tu es pauvre, tu es insulté, méprisé, injurié, victime d’injustice, tu as un Père et rien ne peut te séparer de l’amour de ce Père. Et cela change tout ! Ta vie peut reprendre sens, tu peux affronter tes limites et celles des autres, tu peux être au sommet de ta forme comme au fond du trou, tu as un Père. Cette richesse est inestimable et nul ne peut te la ravir. Alors tu pourras retrouver ta sérénité et « cerise sur le gâteau » tu connaîtras la joie !
« Demeurez en mon Amour…comme moi je demeure en son Amour
Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous …Jn 15,11

5 commentaires:

Anonyme a dit…

HEU.....REUX.
F.R.

Anonyme a dit…

Ton texte me rappelle une soirée partagée avec qq paroissiens au presbytère de Jurançon, soirée durant laquelle tu nous avais commenté le tableau et le texte de "l'enfant prodigue".Je ne l'ai jamais oublié et depuis, je sais ce qu'est être Heureux grâce à l'Amour du Père.
Une fois de plus, merci Jean.
Danyves

Anonyme a dit…

Bonjour , j'ai cheminé dans une banlieue parisienne , j'ai fait connaissance avec quelques banlieues paloises : pas facile de " naître " pas béarnaise !!!Qu'importe , le Bon Dieu m'aime

Anonyme a dit…

Le dernier paragraphe m'a toujours conforté dans la chance de croire et d'avoir toujours encore faim de croire. Dieu est avec nous et nous sommes bien souvent, nous chrétiens pratiquants, un peu sur la croix comme Jésus, humiliés, blasphémés, même.....

Anonyme a dit…

Les Béatitudes de Matthieu sont complètement aux antipodes de ce qui nous est proposé dans la société actuelle pour "réussir dans la vie". La Foi doit nous aider malgré tout à garder le cap, à défaut de la sérénité et de la joie qui nous manquent parfois, pour tout simplement essayer de réussir notre vie, en suivant l'exemple du Christ.

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.