16 juin 2007

Profession de Foi.

« Vers la disparition de l’Eglise en France ?». C’est la question que se pose Claude Plettner, éditrice chez « Bayard » dans le journal « La Croix » du 10 06 07. J’entends ces jours ci un confrère se dire exaspéré par l’attitude de jeunes adultes invités d’une profession de Foi qui manifestement n’avaient aucune idée du lieu et de l’évènement auxquels ils étaient conviés : mitraillage photographique, musiques de portables, conversations sans retenue, déambulations inopinées etc… On me dit qu’un autre, après avoir donné quelques consignes minimales de savoir vivre a du interrompre la cérémonie pour rappeler à l’ordre quelques récalcitrants. Quant au genre et au coût des festivités qui accompagnent ces cérémonies, au volume et à la destination des cadeaux reçus, on se trouve bien embarrassé pour faire un lien quelconque avec l’Evangile que l’on est sensé professer. Il y a déjà des années qu’un ami a changé d’appellation les dites profession de Foi. Sachant qu’elles marquent pour beaucoup d’enfants le terme de « l’instruction et de la pratique religieuses », il les appelle « Fêtes de la fin du catéchisme » pour ne pas dire « dernière profession de Foi » !
Le sujet ne se prête guère à l’humour, mais il se trouve que ce mois de juin correspond aux élections législatives. C’est donc par millions qu’ont été distribuées les « professions de foi » de nos chers anciens et futurs députés et ceci dans une France laïque par « profession de foi républicaine » ! Et c’est parce qu’il ont une foi à « soulever les montagnes » que les candidats vont arpenter les marchés, afficher un sourire éclatant et tendre la main aux passants. Au fait, c’est une foi en qui ? En nous, en eux ? Enfin, c’est par millions que les « hommes » et les femmes « de peu de foi » vont aller aux urnes et voteront les yeux fermés pour celui ou celle en qui ils auront mis leur confiance même si les jeux des partis trahissent les intentions premières. Si l’Eglise disparaît, les croyances, elles, ne disparaissent pas : elles se comptent en bulletins!
Mais revenons à nos communions solennelles, comme on les appelait jadis. Le tableau que j’en ai brossé n’est guère réjouissant. Il n’est que l’image de la perte de toute identité confessionnelle pour deux et même trois générations de Français. Mais cette description serait incomplète si je ne disais pas qu’il y a quelques jours je suis rentré dans une église pour baptiser un petit Hadrien. Quinze galopins couraient, criaient, se poursuivaient dans les allées du sanctuaire. Je craignais le pire pour la liturgie qui devait suivre. Les jeunes mamans et quelques papas totalement « zen » continuaient à préparer chants, bouquets, cierges comme si rien n’était. Ils avaient raison de ne pas s’inquiéter. Dès que la cérémonie a commencé ces enfants se sont assis et se sont faits attentifs. De par leur éducation et leur participation régulière avec leurs parents à la prière, ils savaient ce qu’ils faisaient.
L’Eglise disparaît ? Pas tout à fait. Ces jours ci encore, Anne et Anne Marie dont j’avais célébré le mariage il y a 20 ans sont revenues vers les Pyrénées. Retrouvailles vivifiantes, chaleureuses, émouvantes. Les deux sont mères de 4 enfants. L’une est aumônier d’un grand hôpital. L’autre est animatrice de sa paroisse. Impossible, ici, de retracer notre échange qui s’est terminé par un intense partage de prière dans un petit sanctuaire marial. Ces deux jeunes femmes actives et efficaces, assaillies par les soucis de leur famille et présentes au monde transpiraient la joie et la Foi. « Que du bonheur » dans cette rencontre aurait dit le citoyen français oubliant sa profession de Foi. « C’était pure grâce » m’a dit l’une d’entre elle en partant. Comme quoi, il faut parfois attendre 20 ans avant de dire si le jour était bon…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

lu

Anonyme a dit…

" Et Dieu vit que c'était bon "
Annik

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.