27 juin 2006

Tempête apaisée
Version triviale, théologiquement non contrôlée.
On me racontait dans mon enfance qu’un vieux paysan avait l’habitude de sacrifier au culte de Bacchus toutes les fins de semaine. Et tous les dimanches soirs, on le voyait revenir en titubant dans les rues du village. Certains en l’apercevant se moquaient gentiment : « Il a chargé de travers ! ». C’était l’expression employée lorsqu’une charrette remplie de foin avait tendance à pencher dangereusement sur un côté. Après quelques mètres de navigation incertaine, notre brave homme s’exclamait : « A moi les murs, la terre m’abandonne ! » On attendait paraît-il ce moment, comme dans un théâtre, la tirade qu’il ne faut pas rater.
Contemplant le spectacle médiatico-politique donné depuis quelques jours dans notre cher pays, je pense que nous ne pouvons même plus nous accrocher aux murs. Ils n’existent plus. Alors en ces temps de tempête, il ne reste plus qu’une chose à faire. Ne plus boire, c'est-à-dire éteindre la télévision et crier très fort : « A moi le ciel, la terre m’abandonne ! ». Je suis sûr que Celui qui ne dormait que d’un œil sur un coussin au fond de la barque se réveillera prestement.

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"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.