02 juin 2006

Marie Thérèse Lacombe.
L’épouse du regretté Raymond Lacombe qui a été le responsable le plus emblématique du monde paysan de la fin du dernier siècle est venu rencontrer quelques groupes de personnes actives dans le Béarn, à l’invitation de l’Ifocap-Adour.
En présentant le livre dans lequel elle a recueilli les principaux écrits et discours de son mari, elle a délivré un message tellement décalé par rapport à la société qui est la nôtre qu’il en paraissait révolutionnaire !
Elle a simplement rappelé la noblesse du métier de « paysan ». Celui qui vit du « pays », qui fait le « pays », et qui compose avec lui. Autrement dit, c’est moi qui l’ajoute, l’agriculture engendre aussi une culture. Le paysan produit les vivres dont les autres ont besoin mais il produit aussi une façon de vivre qu’il est indispensable de préserver et de promouvoir dans le contexte de la civilisation actuelle qui a perdu ses racines. De même qu’il existe une exception culturelle française, pourquoi n’existerait-il pas une exception « agriculturale » ? Nul gouvernement ne peut se désintéresser de son agriculture et de son indépendance alimentaire. A trop réclamer que les produits agricoles soient payés au juste prix, on risque de banaliser cette activité unique dans la société. « Pas de pays sans paysan » c’était le slogan inventé par Raymond Lacombe, c’était son titre de noblesse, c’est le titre de l’ouvrage, édité aux éditions du Rouergue.
En rappelant l’exemple de son époux, Marie Thérèse Lacombe a également insisté sur la valeur de l’engagement. On consacre beaucoup d’énergie à analyser sans fin les problèmes qui se posent aujourd’hui à toutes les catégories sociales mais une fois le constat réalisé, on désigne les responsables de la situation (l’Etat, l’Europe, la mondialisation…) et on attend…De même, il est fréquent aujourd’hui de voir se mobiliser beaucoup de gens tant que leurs problèmes personnels sont en jeu. Une fois la revendication ponctuelle et individuelle satisfaite l’engagement ne dure pas, malgré l’engouement pour tout ce qui est « durable ». Raymond Lacombe refusait l’attentisme, il prônait l’action, la prise de responsabilité au plus petit échelon. C’est ainsi que lui-même est resté 42 ans maire de Camboulazet. C’est là et dans sa propre exploitation qu’il vérifiait la crédibilité de ses engagements nationaux.
Enfin, parmi bien d’autres messages importants, nous avons retenu que les convictions de Raymond Lacombe remontaient à sa formation dans la Jeunesse Agricole Catholique. Il avait compris depuis cette époque là que tout homme, le plus modeste comme le plus important, était digne du même respect et de la même attention. Voilà pourquoi cet homme était resté « libre à l’égard de tous » et si proche de tous. Merci Marie Thérèse.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

lu

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.