23 février 2006

Abraham
Un homme tout ce qu’il y a de plus homme…avec des désirs d’homme : avoir une descendance, posséder une terre, être protégé par son Dieu. Entrer dans le temps, s’inscrire dans un espace, s’ouvrir un infini.
Un homme qui va tout risquer pour réaliser ses rêves. « Va, quitte ton pays… »
Dieu va répondre à ses désirs mais bien au-delà ou bien autrement de ce qu’il attendait. Il lui donnera un fils mais aussi une multitude de nations à condition de partager la paternité avec son Dieu (sacrifice d’Isaac).
Il lui accordera une terre mais qui restera définitivement « promise », jamais totalement acquise. Jusqu’à aujourd’hui la terre d’Abraham est partagée si ce n’est divisée…
Son Dieu sera « avec lui » mais à condition qu’il « marche en sa présence », ainsi fera-t-il l’expérience d’un Dieu ni lointain ni souverain mais d’un Dieu qui se fait proche, qui provoque la rencontre.
Abraham sera l’homme de la Foi non pas parce qu’il va croire au miracle mais parce qu’il va laisser Dieu entrer dans ses désirs d’homme et les élargir à la mesure même du désir de Dieu. « J’élargirai l’espace de ta tente » dira Isaïe.
L’acte de foi consiste donc à laisser le désir de l’homme ouvert à l’infini (puisqu’il vient de Dieu) rencontrer le désir de Dieu qui vient le diviniser.
Lévinas disait du désir : « J’ai essayé de décrire la différence du Désir et du besoin par le fait que le Désir ne peut être satisfait ;que le Désir, en quelque manière, se nourrit de ses propres faims et s’augmente de sa satisfaction… » Emmanuel Lévinas « Ethique et Infini » Fayard 2004.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Toujours aussi à propos.
Encore merci.

"L'âne se jette à l'eau" aux éditions Médiaspaul.